Outils de l'auto-organisation et/ou de l'auto-structuration: Le plan de travail ? Bingo ? Gingo ?Le pense-bête ? Le carnet de bord... ?

Bien qu'outil traditionnel de la pédagogie freinet, suivant l'approche dans laquelle on se trouve, le plan de travail peut relever d'une conception et avoir une fonction très différentes. De même que les deux outils informatiques utilisés par certains du groupe, Bingo ou Gingo. Chacun sait qu'un marteau peut enfoncer des clous ou enfoncer des crânes !

2004-2005   -   2005-2006

22.11.05 Jean-Claude M: Le plan de travail a été supprimé ! Cela déclenche une série de questions

20.01.05 Sylvain : Le plan de travail a une fonction bien précise dans le système.

Philippe R : Sa conception du plan.

Sylvain : Le plan de travail, outil de régulation permettant le biofeedback ! Repris à plusieurs reprises par d'autres : l'idée d'un statut à l'issu de chaque plan : autonomie ou sous tutelle ou en accompagnement.

Roland : Le plan de travail (ou pense-bête) situé dans la structure.

Philippe R : A la suite de la description de Sylvain : sur quels concepts il calque son organisation.

Pascale B : Démarrage par un marché des connaissances

Roland questions à JeanClaude sur l'enclenchement d'une dynamique par les AdC.

Le plan de Philippe est devenu pense-bête. Mais qu'est-ce que le plan de travail était bien... avant ? ! on peut se demander aussi qu'est-ce que le travail ? ! Questions réponses entre Philippe, Jean-Claude et Hélène

Annick ! Un plan de travail pour démarrer... après on verra.

Juliette : Juste un moyen pour eux de pouvoir communiquer ce qu'ils ont fait, et pour le conscientiser en le publiant

Juliette : ce passage du temps qui mue l'envie en contrainte

Philippe R : Contradiction : "Ce son eux qui planifient" mais "comment s'assurer qu'ils passent par exemple par la case numération"

Philippe R : Planification, pas planification ?

Ludo : autant prendre du retrait aussi dans l'organisation des activités permet à celles-ci de s'auto-organiser

Et que pensez-vous d'un pense-bête tout bête ? Vivian Emmanuelle

Hélène : J'avais bien essayé le truc de Sylvain mais il n'y avait pas le contexte : Il s'agit bien de mécanisme plus encore que d'outils et c'est l'ensemble des mécanismes qui doit être cohérent.

Annick : Présentation du 1er plan de travail : Le jeu ça rentre où dans le plan ?

Ludo : Plan mural lié aux ateliers permanents : libération du maître

Pierrick : Plan de travail dans une organisation complexe et relié aux bilans, arbres de connaissances...

Roland : l'aide à la construction mentale et l'auto-organisation ?

Philippe R : liaison du pense-bête avec l'instauration de catégories citoyennes dans la classe : en autonomie, en accompagnement, sous tutelle.

Stéphane D : Le travail à vide ! (fichiers...)

Frédéric : Je ne sais pas bien où l'on va mais ce qui est clair c'est qu'ils sont motivés

Annick : Le nouveau plan de travail est arrivé

Philippe R et Sylvain : le suivi des projets

Ludo : Une lente évolution des concepts


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Jean-Claude M

Je ne pourrais plus vous transmettre le plan de travail de la classe car depuis la semaine dernière il a été supprimé avec l'accord des enfants.
Du coup, je ne me prends plus la tête à regarder le travail qui a été fait, je m'applique juste à faire en sorte que chaque enfant soit toujours en activité.
En revanche je fais évoluer les ateliers permanents pour qu'ils soient toujours à la fois attirants et déclencheurs.
Je suis pour cela les conseils de Philippe Lamy, j'ai mis des séparations entre les ateliers et j'y accroche les productions des enfants.
J'avoue qu'en ce moment ça tourne vraiment bien.

 

En fait si j'ai enlevé le plan de travail, c'est parce que d'une part, il me semblait que les enfants pouvaient s'en passer et d'autre part les réactions des parents lors de la réunion d'information que j'ai faite il y a environ 15 jours étaient très positives.
Je rappelle que j'ai les CM1 depuis le CP les CM2 pour la deuxième année et que donc seuls les CE2 découvrent la classe.
Je connais donc bien la plupart des parents et un climat de confiance s'est établi. Seule préoccupation de leur part ils ne savent pas toujours exactement ce que font leurs enfants respectifs. Je fais donc la semaine prochaine " l'heure des parents " que je compte bien rendre au moins mensuel.

Je n'utilise pas de grand plan de travail, la réunion suffisant largement, c'est là que tout rebondit.
Je tiens à rappeler que sans Bingo, je ne suis pas sûr que la classe aurait évolué dans ce sens.

Pour la superficie, c'est vrai qu'avec deux salles et un bureau d'une vingtaine de mètres carrés, je ne suis pas malheureux.

 

J'ai abandonné le plan de travail car j'ai constaté qu'il n'avait plus trop d'utilité.

Lorsqu'un enfant s'engage dans une activité qui peut prendre une journée voire plus je ne vois pas l'intérêt de pointer cela sur le plan de travail.

Celui-ci sert à l'enfant pour organiser le déroulement de sa journée et surtout pour nous de vérifier ce qu'ont fait les enfants et de s'en servir de justificatif pour les parents.

 

En revanche, si on accepte l'idée que toutes les activités sont porteuses et permettent à l'enfant de se construire, la suppression du plan de travail permet de ne plus exercer de pression sur les enfants ( plus de fiches obligatoires en maths ou en orthographe ).

Hier avec le Bio nous avons reparlé d'une conférence de l'autre naze de Gonbert où celui-ci précisait que lorsque l'on donnait une activité à un enfant, 80% de ce qu'il faisait effectivement  échappait à l'enseignant. Et bien laissons l'enfant choisir réellement son activité et 100% de celle-ci lui appartiendra. 

 

Pour répondre à la question de Bérangère, Bingo permet d'accéder

à une véritable souplesse au niveau de l'évaluation.

Les enfants réalisent des productions dans les ateliers qui sont valider sous la forme de brevets dans le logiciel.

Par exemple, mardi, les enfants ont fabriqué, à partir des livrets "Echelles et plans" Odilon, des plans intérieurs de maison.

Pendant la réunion, j'ai entré dans bingo le brevet : réaliser un  plan intérieur en trois dimensions. Depuis ça a fait boule de neige et deux enfants sont même en train de construire des maisons en carton et deux filles ont mesuré la classe pour en faire le plan. (pour mesurer la classe, elles ont mesurer les petits carrés du parquet qu'elles ont ensuite multipliés par le nombre qu'il y avait en largeur et  en longueur, autrement dit multiplications, conversion mm, cm, et m)

 Je ne vois donc pas comment leur demander de pointer ça dans le plan  de travail en revanche avec bingo je dis bingo.

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Questions :

BC : Deux questions :

"(...) mardi, les enfants ont fabriqué, à partir des livrets "Echelles et plans" Odilon, des plans intérieurs de maison.(...)"

J'aimerais savoir comment le moment T : "le mardi, je suppose à telle heure, les enfants fabriquent etc." est arrivé ? pourquoi comment telle action collective a eu lieu à tel moment.

 

JC :En fait les fichiers ODILON trainaient dans cet atelier, quelques gamins l'ont découvert et ont commencé à bidouiller des plans. Lorsque j'ai vu ça, je leur ai

donné quelques pistes et c'est parti comme ça. C'est devenu un brevet, ça a été présenté à la réunion et ça a fait boule de neige.

BC :

Ma question était mal posée : c'est le déroulement dans l'espace, le temps et dans l'organisation que je cherchais à comprendre. A un moment précis (mardi!), une activité collective s'effectue. C'est la trace de ce qui s'est passé dans la structure que je cherche à visualiser, et ainsi à avoir une idée d'une organisation... où il n'y a pas de plan de travail.

Si je prends du début de ce que je comprends :

- il y a un atelier, je suppose l'atelier math, où sont rassemblés un certain nombre de "choses" pouvant inciter à mathématiser. Pärmi ces "choses", les fichiers Odilon. Je me pose donc immédiatement une première question : comment, quand, sous quelle éventuelle condition, par quel hasard ou non hasard, pourquoi etc. "un" enfant va se trouver dans cet atelier, quelle part d'aléatoire permet de s'emparer de tel ou tel livret, etc. Comme il y a dans ta description "quelques gamins", qu'est-ce qui a favorisé le fait qu'un intérêt a pu être ainsi partagé. Puis que l'action devienne collective ?

JC :

Difficile de répondre, chaque enfant choisit l'atelier qu'il veut et quand il le veut. Je ne suis pas trop regardant sur le temps qu'il y passe. Je demande juste qu'il y ait une production à la fin. Qu'appelles-tu activité collective ?

Après le stage du 10 novembre et une discusion avec P. Lamy, j'ai réorganisé les ateliers en essayant de les cloisonner ( avec les moyens du bord : tableaux, armoires ). Quand quelque chose est produit dans un atelier, d'une part c'est présenté à la réunion et d'autre part j'essaie quand c'est possible d'en tirer une trace que j'affiche dans l'atelier. Par exemple j'ai punaisé les plans dans l'atelier construction géométrique. 

 

BC :

- "ils ont commencé à bidouiller" . Peut-on commencer à bidouiller n'importe quand ou est-ce que cet engagement dans l'action a été favorisé par exemple par un temps consacré à cet atelier ? aux ateliers ? le bidouillage est-il limité dans un temps ? peut-il reprendre à un autre moment, le lendemain ? Esqt-ce que toute la journée on peut bidouiller n'importe quoi, n'importe où, le temps qu'on veut, comme on veut... ?

JC :

Ayant 3 salles, j'essaie de ne pas trop aller dans la salle où il y a les ateliers de mécanos, sciences, arts plastiques, démontage (en ce moment, une machine à laver) pesage, dessins et constructions géométriques. Je dirais donc que les enfants bidouillent tout seul et que des fois j'oriente un peu. En fait beaucoup de choses m'échappent, je les découvre pendant la réunion. 

Lundi, Diénéba et  Lynda ont passé la matinée à fabriquer un oiseau en carton. Je ne sais pas quand est-ce qu'elles ont eu l'idée. Au début je suis allé les voir je ne voyais pas trop ce qu'elles voulaient faire mais je les ai laissées. Elles ont présenté cette production à la réunion de l'après midi et ça m'a bien épaté. Le brevet "fabriquer un oiseau en carton" a été rentré dans bingo mais des brevets sur la proportionnalité ou la symétrie auraient tout aussi bien être créés.  

Aucun temps n'est consacré collectivement à la présentation d'un atelier.

 

BC :  "(...)Je ne vois donc pas comment leur demander de pointer ça dans le plan  de travail en revanche avec bingo je dis bingo (...)". Le "ça" c'était un brevet. Je devine le triple rôle du brevet dans ce cas : incitation à l'activité, rendre compte de l'activité, contribuer à l'identrité (reconnaissance). Est-ce cela ? Bingo joue donc un rôle a priori (en amont de l'activité) ? Mais quel était le rôle que tu attribuais au plan de travail avant de l'avoir supprimé ?

 

JC : Le plan de travail me permettait de suivre le travail de chaque enfant et de l'orienter de façon assez précise. Par rapport aux parents, il me permettait de montrer que l'enfant avait travaillé. Avec les arbres de connaissances le problème est abordé sous un autre angle et permet une plus grande souplesse.

A tout moment un arbre peut être imprimé pour montrer que l'enfant a évolué, qu'il est dans un processus qu'il gère lui même de façon autonome.

Le plan de travail est un très bon outil d'individualisation mais il présente le petit inconvénient de se raccrocher à des outils. Du coup les enfants gèrent leur journée de façon à le remplir et l'imprévu est moins présent. Ca fait 8 ans que je suis enseignant et je ne pourrais pas dire combien de fois mon plan de travail a changé, en plus c'est pénible car il faut faire des photocopies le lundi matin en arrivant .  

 

BC

"Lorsque j'ai vu ça..". Action donc démarrée spontanément à partir de ce qu'il y avait d'incitateur à l'atelier. Je devine comment tu agis (importance du verbe "voir"). Et puis "c'est devenu un brevet". D'accord, mais comment ? dans la foulée ? à quel autre moment ? moment prévu ? prévu comment ? par décision de qui ? etc.

L'importance organisationnelle des "brevets" a l'air capitale. Cela a l'air d'être un des piliers de ta classe. Faudrait que l'on puisse mieux s'en rendre compte (Si tu te laisses aller à mes élucubrations, t'es parti pour une schématisation de ta classe !!!). Que l'on saisisse mieux les rôles et fonctions diverses qu'ont les brevets chez toi, les différents types de brevets s'il y a des types différents, comment ils naissent, comment ils sont utilisés, stockés, ce qu'ils deviennent etc. etc.

 

JC : C'est moi qui formule le brevet et le rentre dans bingo, dans la foulée ou avant si je l'ai vu venir. Il y a un stock de brevets que les enfants peuvent passer et qui sont en liens avec les compétences exigibles en fin de cycle et puis il y a ceux qui proviennent de la vie de la classe. 

Les brevets permettent de faire vivre les ateliers, on pourrait même dire que ce sont les langages des ateliers et qu'ils interpellent les enfants.  

 

BC : -"ça a été présenté à la réunion et ça a fait boule de neige". Qu'est-ce qui a été présenté à la réunion ? le brevet ? est-ce que la présentation des brevets est un moment institué dans la réunion ? pourquoi ? ... et cela a fait boule de neige : qu'est-ce que cela veut dire : immédiatement tout le monde s'est précipité à l'atelier faire un plan de maison ? si cela a été différé comment cela se passe pour que la boule de neige puisse avoir lieu ? on peut supposer que d'autres activités ont lieu soit simultanément si l'on prend le collectif, soit successivement si on prend chaque enfant. Comment les plans de maison s'inscrivent à la fois dans le collectif et dans l'activité individuelle ? Comment cela se régule ? etc.

JC : La production est présentée pendant la réunion et je rentre le brevet correspondant quand il n'existe pas. 

L'émulation est produite par la création d' un brevet, ce qui incite d'autre enfants à l'obtenir. Tous les enfants ne se précipitent pas, c'est plutôt par petites vagues

de 3 ou 4 suivant les groupes d'affinité. 

La réunion se décompose de façon suivante : qui fait quoi ? qui a réussi un brevet ? présentation des productions;  questions sur le fonctionnement de la classe.

 

BC : Si je comprends bien le plan de travail avait essentiellement un rôle de contrôle ou de suivi par le maître ?

A quels "outils" se raccrochait ce plan ? des fichiers ? y avait-il caractère d'obligation ("le remplir") ?

Donc les AdC remplacent en quelque sorte le plan de travail. Si j'écarte le rôle en ce qui concerne l'évaluation ou le suivi ou la reconnaissance (je les écarte dans la réflexion présente mais pas dans un jugement de valeur, évidemment !!!), c'est dans leur fonction d'outil d'aide à l'auto-organisation que cela devient intéressant. C'est donc là-dessus que je te titille à partir de ce mardi où les enfants ont fabriqués des plans !!!

 

JC : Le plan de travail me permettait en effet de suivre l'enfant mais cela l'aidait aussi à organiser sa journée.

Le P.T. se raccrochait à l'ensemble des outils de la classe, fichiers, texte libre, ateliers et je demandais un travail minimum : un texte libre et une fiche de

maths.

Bingo provoque l'auto-organisation dans la mesure où il suscite réellement l'envie d'apprendre, ce n'est pas le cas avec le P.T.

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Questions de Bérangère

Béran.

A quel moment brevètes-tu, JC ?

A chaque fois qu'un élève produit quoi? Un écrit ? Une expérience ?
Est-ce que tu brevètes tout ?
Et les autres ?

 

JC : Un nouveau brevet est créé lorsqu'une production permet de le faire, c'est pas toujours évident. Hier, Virginie a fabriqué un dé en carton, le brevet

"fabriquer un objet en carton " existait déjà et a déclanché l'activité. J'ai demandé à Virginie comment elle avait fait et cela a donné la création du

brevet " fabriquer le patron d'un cube ". Je ne brevète pas tout car ce n'est pas possible, j'essaie juste de chopper des compétences quand je les

vois passer.


Bérangère :

Je me demandais si justement le but n'était pas de se débarrasser des brevets, et de faire en sorte de ne plus rien breveter afin de ne garder que l'activité, le plaisir de la réalisation ...mais en même temps, les arbres de connaissance me semblent être un bon moyen de stimuler les réfractaires , ceux qui ont du mal à s'investir dans les projets ( du moins à prendre une part active)......mais en même temps, je me demande si, à l'instar des autres outils, ils sont utiles à tous....

 

JC : A part quelques capitalistes, les enfants ne sont pas toujours en quête de validation de brevets. Il y a 5 ou 6 filles qui passent la majorité de leur temps

à faire des kamishibaïs et ne se soucient d'acquérir des brevets que ponctuellement. J'avoue que pour les CM2, c'est un peu à ma demande ceci dit

je constate qu'il y a de moins en moins d'erreurs dans leurs textes libres. Du coup, je suis plus tranquille et je les laisse tranquille, même quand elles

passent leur temps à dessiner.

Je ne sais pas si dans le contexte des écoles urbaines et travaillant de façon isolée, il serait prudent de se séparer des brevets, ceux-ci permettent

une lisibilité de ce qui se passe dans la classe pour les parents.

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Roland

Quotidiennement, à la fin du QdN, je rappelle sur une grande feuille les différents "rendez-vous" (c'est donc le pense-bête de la classe) : il y a

les lectures préparées pour les maternelles (c'est un tableau avec les dates, les classes visitées, les livres préparés, les prénoms) - souvent ils présentent leur leur lecture au groupe qui valide la préparation, indique les jeux ou questions à poser aux petits -

les projets d'écriture : répondre aux messages, écrire un article (soit ils ont un projet, soit c'est moi qui incite en disant "ça serait bien si on parlait de ...), rechercher une info, calculer...

Egalement rappelées les échéances collectives : impression du
journal, visites, ...

J'inscris sur la grande feuille "l'objet à réaliser", on fixe une date de fin.

Ainsi toutes les matinées commencent par ce temps de lecture/écriture qui sert aux projets personnels. Je travaille alors avec les non lecteurs.

Quand un élèves n'a pas de projet établi, il peut lire pour le plaisir, recopier une poésie (les "mauvais" lecteurs adorent ça copier, ils se rassurent dans une activité très "cadrée", sans "mauvaises"
surprises !), s'entrainer à l'ordi...
Mais comme pour Philippe, il arrive que les enfants aient du mal à aller au bout du projet (il me faut être disponible pour accompagner en soulageant les difficultés).
A la fin de ce temps on fait systématiquement un mini bilan où chacun dit ce qu'il a fait ou pas fait, je marque sur un autre tableau (déplace l'étiquette) pour connaître l'avancée des travaux et ce que chacun fera le lendemain.
.................

Je vais essayer cette idée de passeport. Egalement, il faut que j'arrive à mettre en place soit un pense-bête personnel (celui de Philippe est bien) pour que les enfants, les parents et moi-même ayons une trace visible de l'activité et des changements de comportement et compétence de chacun.. Soit un plan de travail-bilan du style en pièce jointe) pour cadrer, guider....

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Philippe R

Les concepts que je vais retenir :

- les enfants me proposent en début de semaine ce qu'ils comptent réaliser.

je me demande comment tu peux tous les voir en début de semaine ; ça doit être un peu long. Je vais donc étaler ces "rencontres" puisque l'unité "la semaine" n'a finalement pas grand d'intérêt ; c'est la durée qui importe ici. Je vais conserver la durée à savoir 4 jours ; chaque jour, je verrai donc 1/4 des enfants avec leur pense-bête. Soyons clair, cette proposition est ni plus ni moins qu'un contrât à la différence près qu'ils participent activement à son élaboration. Ce pourrait-être la partie "contrât" du pense-bête.

- En fonction de qui ils sont, de ce qu'ils proposent, j'accepte ou demande une nouvelle proposition.

idée de personnalisation

- Lorsqu'un travail est achevé, il est mis dans la boîte "courrier à corriger." Quand j'ai un moment, je donne mon avis et le dépose dans la boîte "courrier corrigé" qu'un facteur de classe vide et répartit régulièrement.

Je fais déjà ça à la différence que les enfants ont dit récemment qu'il n'y a pas besoin de "métier" puisque tout le monde peut distribuer.

- Quand un enfant a besoin de mon aide et si je suis occupé avec un autre, il dépose près de moi son "passeport" (un bout de carton avec son prénom) et retourne poursuivre ses travaux.

Ils utilisaient leur passeport mais depuis que j'ai viré mon bureau (pdt vacances de Noël), on l'a oublié ! Je vais le réintroduire car c'est vahcement pratique.

En fin de semaine, c'est le bilan.

Ce sera donc étalé pour nous.

Si le plan de travail n'est pas réalisé, ils sont en accompagnement et ne peuvent s'inscrire aux ateliers sans avoir fait ce qui est prioritaire et s'il arrive encore que ce n'est toujours pas effectué, ils passent "sous tutelle" d'un enfant ou de moi qui guide l'enchaînement des activités.

Je vais prendre ce concept "En autonomie "En accompagnement" et "sous tutelle" déterminé en fonction du "contrât"

 Les concepts dont je me méfie et que je ne vais pas retenir :

- Il doit y avoir au moins 1 texte libre, 1 création maths et 2 travaux de lecture. 

- l'idée du minimum

J'ai déjà essayé, et ça m'a donné des trucs du genre :-( : "j'ai fait mon écrit de la semaine !" ou "je ne vais pas faire tel écrit, répondre à tel message ou autre, car j'ai déjà un écrit !"

Mon objectif dans le "contrât" est davantage qu'il s'engage dans des activités qu'il aurait tendance à négliger que répondre à une attente explicite. Le "contrât" doit davantage faire l'objet d'une recherche sur ce qu'il est, ce sur quoi il doit progresser etc. Il me semble qu'il n'y pas intérêt à imposer un travail de lecture si l'élève est bon en lecture ou inversement qu'il y a autant d'intérêt à imposer un travail en Arts Plastiques pour d'autres. Donc, rien pour moi de systématique mais à voir cas par cas.

 

Tu évoques dans un autre message

Au sujet des enfants qui ne font pas ce qu’ils ont choisi (les messages Marelle par exemple), c’est une question qu’on se pose actuellement. On vient d’essayer d’inscrire ces projets dans les plans de travail mais on n’a pas d’effets à ce jour.

Ces projets doivent me semblent-ils être au coeur de leur préoccupations. C'est plus important que l'enfant fasse ce sur quoi il s'est engagé devant le groupe qu'une activité du "contrât". Cet engagement devant le groupe devrait même être prioritaire par rapport au "contrât". Du coup se pose le pb de la durée. La durée ne devrait-elle pas alors pouvoir être extensible ?

Tiens, ça me fait penser à un truc du genre :

- un tableau général consigné dans le cahier de la classe (sur lequel on notait au début les comptes rendus des réunions et sur lequel on note maintenant les choses à faire, bref le pense-bête de la classe) avec la date d'échéance des pense-bêtes de chaque enfant.

 

Bref, bref, bref, si les autres tâches vont au fur et à mesure de la vie de la classe se greffer au "contrât" sur leur pense-bête, le terme "contrât" n'a plus raison d'être et le concept "En autonomie" "En accompagnement" et "sous tutelle" ne doit pas être déterminé en fonction de ce qui est prévu au départ.

 

Bon, je simplifie donc en ne faisant qu'une seule partie dans ce pense-bête, et résume :

- lorsque l'enfant reçoit un nouveau pense-bête, il commence par définir une série de tâches à faire qu'il me présente et que j'accepte ou non

- Au fur et à mesure l'enfant ajoute des tâches sur ce pense-bête ; ce peut être d'autres projets personnels qu'il n'avait pas prévu au départ ou des tâches qu'il s'est engagé de faire devant le groupe. Dans ce cas, il peut demander avoir un jour de plus pour terminer son plan de travail (ça peut être marrant et stratégique!). Ceci se passe lors de la réunion.

- le terme plan de travail est adéquat ; j'utiliserai quand même le terme "pense-bête" pour des raisons historiques à mon groupeetour menu 3type - haut de page


Annick

je vous propose le plan de travail que "j'inaugure" lundi avec les gamins.

Ce n'est pour l'instant qu'une formalisation de ce qui se passe dans la classe, insensiblement, cette structuration du temps s'est mise en place.

Les gamins auront 1/2h matin 1/2 soir sur leur PDT.

On commence comme cela, on verra bien après. C'est la vie avec eux qui va faire évoluer les choses. J'ai tjrs fait comme ça ! Pas de théorie avant !

On fait, on regarde et on régule !

Si ça vs intéresse je vous donnerai des infos sur le fctnt régulièrement (mais si ça ne vs intéresse pas, cela ne me gêne pas non plus ! :-)))


Juliette G

J'ai un plan de travail assez comparable à celui d'Annick, et je m'aperçois qu'il sert vraiment comme support de discussion avec l'enfant surtout.

Je ne le respecte pas plus qu'eux à la lettre, il a bougé pendant 3 mois. Il nous sert à nous rassurer mutuellement sur ce qu'ils font, et à assurer le minimum syndical (engagement sur des projets collectifs, 5 récitations par trimestre, et des ceintures, pour aller au collège tranquille!...)

 

Vu qu'il est autorisé, au final d'y écrire "exposé sur l'éléphant" pendant toute la semaine, sur ce qu'on a vraiment fait, ou même "awalé", il ne me semble pas coercitif.

Juste un moyen pour eux de pouvoir communiquer ce qu'ils ont fait, et pour le conscientiser en le publiant : en gros, on négocie avec l'instit, et il suffit d'être convaincu de ce qu'on a fait... et de ne pas passer 2 semaines sur l'awalé, oui, c'est vrai, une semaine me semble suffire, et le subjectif de l'instit est bien le critère de remplissage du Plan de Travail... j'insiste pour qu'ils le remplissent, je le complète avec eux (la partie : ce que je prévois de faire) pour les informer qu'à cette saison, ce serait bien de s'intéresser un peu plus à la ceinture jaune de grammaire par exemple...) mais il arrive que la même demande de ma part reste lettre morte pendant des semaines, voire des mois, tant que le gamin est ... pas dans mes pattes!

 Et puis le côté rassurant (pour chacun) me semble une bonne bouée pour plonger dans l'océan du troisième type...

 j'ai plein d'élèves angoissés par le choix et la liberté...sans parler des parents. Et de la maîtresse!

 

Tant que les parents ne sont pas rassurés, leurs gamins sont inquiets... et ça joue contre les apprentissages.Et le plan de travail est un bon outil de discussion pour les parents aussi, qui doivent le viser chaque semaine (à la place du cahier du jour... un bon subterfuge, ils ont quelque chose à signer!)

 

L'art de la concession fait partie du métier, et j'ai fait une dictée la semaine dernière (bon, coopérative, mais dictée!) alors que j'avais fait de sa suppression l'emblème de ma pédagogie...je ne savais plus comment on faisait, j'avais vraiment arrêté depuis 3 ans! 

 je me sens maintenant au-delà de ce symbole, dans un espace social où nous concédons ensemble du temps à intégrer la dimension "dictée"...  en se posant des questions ensemble. Il faut dire que l'orthographe est le dernier souci de la majorité de mes élèves... et que ça commence à devenir le mien!

alors je me sers de la dictée pour rappeler la dimension scolaire ET sociale de l'orthographe...

ça fait de nouveau partie de la "cohérence" de la classe, et ça me vient d'un pressentiment (les instits ont les oreilles larges!) que des gamins auraient intérêt à ce que leur école (qu'ils apprécient sans exception) ne soit plus mise en doute par leurs parents... en faisant des dictées... et en apprenant la division, comme tout le monde (on va finir par la faire, on en a besoin pour convertir les durées...et ça, ça leur plaît!) 

 

Donc je navigue allègrement entre les 3 types (je fais même la main à la pâte avec une mallette d'électricité, on casse des ampoules...le typique deuxième type!), et je pense qu'elle est là la mayonnaise dont on cherche la recette: sur le canal qui relie les 3 types! et la cohérence de ce canal, c'est bien aussi celle de la personnalité de l'instit je crois, personnalité qui concède, arrange, rassure, bosse (pour rien?), réfléchit, bidouille...

 

Je suis pourtant désolée de ne pouvoir laisser chaque enfant vagabonder dans l'école sans Plan de Travail hebdomadaire,

mais je ne saurais pas rassurer les enfants sans ça, quant à l'image qu'ils se font de l'école... et celle qu'ils auront à se faire.

Bouh!?

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Juliette G

L'aider à s'organiser entre ses envies du jour et ses envies de la veille qui sont devenus des contraintes du jour !

Choisir, c'est planifier pour le moment présent. 

L'enfant se structure en se planifiant quelques activités à l'avance ;  activités qu'il pourra faire si rien ne devient plus urgent.

Ce qui me plait dans cette description, c'est ce passage du temps qui mue l'envie en contrainte,  et qui nous hante chacun... et qui devient "pense bête"...

 Superbe définition de l'humanité, qui pense, pas si bête, au temps qui passe, et qui se projette ainsi sur le papier...dans l'espace quoi!

 

L'effet zapping, c'est surement pas pathologique dans le rapport à l'espace temps, ça me semble simplement caractériel...

relis le message de Philippe L sur le gamin qui a "fait" trois mois de cycle 3 en trois ans... ça doit être le même genre d'enfant, vif et sociable...

 Donc ses errances cognitives, on doit pouvoir les lui laisser vivre...sans angoisse de l'instit... jusqu'à ce qu'il se heurte à sa propre angoisse, qui ne manquera pas de le rattraper... peut-être que c'est ça la patience? avec au bout un coup de gueule (du groupe, ou de l'enseignant...)  pour aider à réveiller l'angoisse qui n'arrive jamais!!!

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Philippe R

Et je reviens sur cette idée de planification.

Lorsqu'il n'y a plus de plan de travail, SOIT ils sont attirés par tel atelier, tel copain, SOIT ils choisissent ce qu'ils font faire immédiatement. Choisir, c'est planifier pour le moment présent. Dans le premier cas, on favorise le zapping : Nordinne, dans ma classe, adore être au courant de tout ce que font les autres, picore un peu partout mais du coup n'approfondit rien et ne termine pas ses productions. Il se construit sans doute comme ça. Peut-être faudrait-il le laisser faire ainsi ! Qu'en pensez-vous ? Comment nous nous positionnons par rapport au "zapping" ? Dans le deuxième cas, il y a planification et je trouve intéressant que l'enfant se projette également dans le temps. Je pense que l'enfant se structure en se planifiant quelques activités à l'avance ; activités qu'il pourra faire si rien ne devient plus urgent.

 

Par ailleurs, il semble que les enfants n'aiment pas "ne plus savoir quoi faire" et au contraire aiment dire "j'ai plein de choses à faire". Accompagner dans la planification, c'est aussi aider l'enfant à trouver les outils avec lesquels il va prendre plaisir. J'pense à Loïc qui a pris confiance en lui avec un fichier d'opération que je lui ai montré ou à Floran -vous savez celui qui recopiait les corrections en début d'année - qui collectionne les mini-livrets de calcul et qui a découvert ses capacités !

"Accompagner dans cette planification" fait partie de notre "gouvernance".

Mais, je m'égare car ce que je décris ne nécessite pas de Plan de Travail.

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et que pensez vous d'un pense bête au tableau avec les
différents projets le noms des enfants et les dates butoirs s'il y en a ?
emmanuelle


*******
C'est en tous cas la méthode que j'utilise, ça marche pas mal sauf que certains effacent parfois (accidentellment) des informations ( le tableau est posé par terre et le velleda s'efface très vite !)... un élève est chargé de dire aux autres  lors des quoi de neufs bi-hebdomadaires que les dates limites approchent...
çà marche pas mal...
vivian
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Sylvain

Au sujet du plan de travail, les enfants me proposent en début de semaine ce qu'ils comptent réaliser. En fonction de leurs ceintures, de qui ils sont, de ce qu'ils proposent, j'accepte ou demande une nouvelle proposition.

Ces activités sont soit des projets personnels type ateliers ou réponse à des courriers, soit l'utilisation de matériel spécifique (ils sont indiqués sur le PDT), soit l'entraînement à des ceintures. Il doit y avoir au moins 1 texte libre, 1 création maths et 2 travaux de lecture. 

Pendant la semaine, les enfants réalisent leur plan de travail, en font plus si nécessaire et possible.  

Ils effectuent leurs projets en s'inscrivant lors des réunions quotidiennes et indiquent sur leur plan de travail ce qui est progressivement terminé. Lorsqu'un travail est achevé, il est mis dans la boîte "courrier à corriger." Quand j'ai un moment, je donne mon avis et le dépose dans la boîte "courrier corrigé" qu'un facteur de classe vide et répartit régulièrement.

 Quand un enfant a besoin de mon aide et si je suis occupé avec un autre, il dépose près de moi son "passeport" (un bout de carton avec son prénom) et retourne poursuivre ses travaux.

 

En fin de semaine, c'est le bilan. Pour ceux qui ont réalisé leur minimum, ils prévoient un nouveau plan de travail et sont dit "en autonomie" (ils gèrent leur semaine comme ils l'entendent).

Si le plan de travail n'est pas réalisé, ils sont en accompagnement et ne peuvent s'inscrire aux ateliers sans avoir fait ce qui est prioritaire et s'il arrive encore que ce n'est toujours pas effectué, ils passent "sous tutelle" d'un enfant ou de moi qui guide l'enchaînement des activités.
 

Dans les faits, c'est encore plus complexe que ça mais je crois que l'essentiel y est. retour menu 3type - haut de page

Sylvain

Concernant les enfants qui « zonent » dans la classe, c’est plus l’outil plan de travail qui est mobilisé.. En début de semaine, chaque enfant détermine les activités à réaliser et s’il arrive qu’en fin de semaine le minimum demandé n’ait pas été fait, mon degré de guidance les concernant augmente et donc contraint leurs espaces de libertés dans le travail. L’intention est toujours la même, ce sera par cette frustration que le désir naîtra. (réaction ci-dessous à cette dernière phrase)

Bérangère

Rien n'est moins sûr, Sylvain.
Nous avons tous dans nos classes des enfants qui sont privés d'espace de liberté dans leur travail et qui pourtant changent peu, malgré cette restriction.
Et c'est bien là le problème d'ailleurs que pose Sofi et que nous nous posons de manière générale.
Et là, je sèche certaines fois.
J'ai dans ma classe un élève bon lecteur et écrivain, réfractaire aux maths et peu attentif en petit groupe. Il a tendance aussi à zoner. A noter que les 2 élèves qui zonent le plus sont deux élèves qui sont arrivés en septembre dans ma classe, sachant que les autres étaient dans la classe l'an dernier.
Je me demande d'ailleurs si ces 2 enfants ne sont pas en phase de déconstruction de leurs anciens modus vivendi scolaires ( ce qui visiblement prend du temps). Ils s'intéresent à ce que font les autres mais ont du mal à investir un projet personnel.
Enfin, c'est juste une hypothèse.
Les autres élèves, qui n'ont pas tellement connu d'autres systèmes, n'errent pas.

BC -  Une remarque qui avait été faite il y a longue date dans le groupe classes uniques, c'est que les nouveaux arrivants avaient dans la plupart des cas des difficultés à s'intégrer instantanément dans le système. Ce qui paraît tout à fait compréhensible : passage d'une structure simpliste où l'autonomie est réduite à presque rien à une structure complexe qui nécessite de l'autonomie (alors que l'inverse pose peu de problème contrairement à ce que l'on imagine). D'où la nécessité de "traiter" leur cas à part (c'est à dire sans forcément remettre en cause le fonctionnement du système) pour les aider à s'enfoncer dans la complexité. Qu'est-ce que ça veut dire "traiter leur cas à part" ? Grosso-modo c'était, pour moi, un rapport plus directif (parfois autoritaire) avec eux, pour peu à peu lâcher la bride. Avec une aide plus attentive et plus  appuyée que pour les autres. Difficile de dire la durée de ce "traitement", disons en moyenne de une semaine à un mois maximum. Ton hypothèse est donc déjà assez corroborée et pour ce qui me concerne, ça m'intéresserait de suivre justement ce qui va arriver de ces nouveaux arrivants (je pense à la petite Togolaise de Pierrick déclarant qu'elle savait monter sur un éléphant et s'ouvrant à partir de ce jour !)

 

Un système doit avoir la capacité d'homéostasie qui est l'ensemble des processus pour maintenir l'état de l'organisme malgré les changements de l'environnement externe. C'est la recherche de l'équilibre... que l'on ne trouve jamais tout à fait, fort heureusement parce que l'équilibre absolu c'est la mort ! D'où les mécanismes de feed-back face aux perturbations : soit fedd-back dits positifs accentuation du phénomène (l'énervement gagne toute la classe, l'école, la ville...) soit feed-back dits négatifs plutôt phénomène de régulation qui amoindrissent le phénomène perturbateur en maintenant le système stable. Mais les biologistes parlent eux plus de biofeedback, qui est une boucle (entre feed-back positifs et négatifs)  qui provoque l'auto-régulation Si le système peut réagir face aux pertrurbations, en général il ne bouge pas. S'il ne possède pas les mécanismes pour réagir, alors il évolue, se réorganise... ou meurt !

Dans le cas des nouveaux arrivants, c'est moi qui en quelque sorte n'hésitait pas à servir de mécanisme de feed-back négatif ! le temps qu'il le fallait. Choix qui peut être discutable, mais il y a aussi les capacités des systèmes vivants qui peuvent être dépassés par trop de perturbations... d'où création de mécanismes d'auto-protection qui empêchent l'entrée des perturbations... mais qui font tout autant mourir le système à terme !!!. Comme quoi c'est bien délicat tout ça !

 

La réponse de Sylvain est très intéressante : Il part de la structure du système de sa classe qui doit bien provoquer, en général, les phénomènes indiqués (faire naître le désir, par rétroaction). Et suivant les résultats (ici minimum demandé), il parle de son degré de guidance (un joli mot, je suis jaloux de ne pas l'avoir inventé!!!) et il me semble que c'est bien la structure elle-même qui a ses propres mécanismes de feed-back : le minimum demandé... qui provoque une restriction d'espaces de liberté dans le travail, mais qui provoquent en même temps une aide et attention plus grande (ils sont en accompagnement). La guidance étant importante puisque réaction trop forte ou réaction trop faible provoque l'effet inverse. Mais c'est en quelque sorte la structure elle-même qui donne les indications.

Pour moi, le "minimum demandé" par Sylvain se comprend bien comme un mécanisme de feed-back qui permet à l'ensemble de fonctionner et a des effets rétroactif opposés : la contrainte qui aboutit a plus de liberté, le minimum qui produit un maximum (désir moteur de l'activité).

 

Si, face à des perturbations, on se pose la question de la structure, les questions ne sont plus alors par rapport aux individus perturbateurs. Par exemple, pour ce qui est maintenant du fonctionnement de ton système classe , il serait peut-être intéressant de savoir :

- comment sont traités les "projets personnels" dans le système  : comment ils apparaissent, sont acceptés, peuvent se réaliser..., quelle est leur importance dans le système, les temps ou les limites etc.  (Tu dis "ont du mal à investir un projet personnel"

- comment le système permet qu'on s'intéresse à ce que font ou disent les autres ("ils s'intéressent à ce que font les autres" mais dans le mess précédent de Sophie c'est l'inverse :"qui ne respectent pas la parole des autres"). Par exemple les mômes de Sophie qui passent leur journée à parler playstation s'intéressent bien mutuellement à ce qu'ils racontent. D'où aussi la réponse que je lui ai faite : en quoi parler playstation toute la journée est gênant ? (il faut donc avoir la réponse à cette question) Soit il faut l'empêcher : autoprotection coercitive du système... mais elle va dépendre alors de rapports de force et le système n'est pas toujours gagnant.  Soit il faut des mécanismes qui réduisent et transforment la perturbation,  un biofeedback : par exemple un atelier bavardage (on peut parler toute la journée de playstation, mais à l'atelier bavardage)... Tu valides la perturbation (donc elle n'est plus perturbation !), il y a des chances que les histoires de playstation deviennent franchement barbantes (donc tu réduis la perturbation), puis passage éventuel dans la réunion où les histoires de playstation peuvent déboucher sur l'invention d'histoires, de math et je ne sais quoi ! La perturbation est parfaitement absorbée alors par le système... qui s'est modifié (il y a un atelier bavardage de plus !) Bref, c'est la structure et ses mécanismes qui règlent le problème.

Je crois qu'on a toujours intérêt à ce qu'une structure soit le plus cohérente possible, peu importe son type. Et ce sont alors justement les perturbations qui vont la faire évoluer... tranquillement.

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Philippe R

Pour des raisons internes au groupe classe, nous l'appelons "Pense-bête".

  • lorsque l'enfant reçoit un nouveau Plan de Travail, il commence par définir une série de tâches à faire qu'il me présente et que j'accepte ou non. Il a une durée initiale de 4 jours, durée qui peut ensuite évoluer (cf point suivant).

  • Au fur et à mesure l'enfant ajoute des tâches sur ce pense-bête ; ce peut être d'autres projets personnels qu'il n'avait pas prévu au départ ou des tâches qu'il s'est engagé de faire devant le groupe. Dans ce cas, il peut demander avoir un jour de plus pour terminer son plan de travail (ça peut être marrant et stratégique!). Ceci se passe lors de la réunion.

L'enfant peut être soit en "autonomie", soit en "accompagnement" soi "sous la tutelle de quelqu'un". C'est fonction de sa faculté à s'organiser pour terminer les activités de son Plan de Travail.

- S'il est en autonomie, il s'organise comme il veut : il peut donc "zoner" sur des ateliers non prévus dans son PT même avant d'avoir terminé les activités prévus dans son PT.

- S'il est en accompagnement, il a la consigne de terminer d'abord les activités de son PT avant de "zoner" sur les différents ateliers permanents.

- S'il est sous la tutelle, il fait le point à la fin de chaque demi-journée avec son tuteur et doit évidemment terminer les activités prévus sur son PT.

Chaque jour, je vois 6 enfants avec leur ancien plan de travail et le nouveau. Si les activités sont terminées, l'enfant passe "en autonomie" pour son nouveau PT. Sinon, "en accompagnement" et si c'est la deuxième fois de suite "sous la tutelle".

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Pascale B

Je rebondis sur le message de Roland car je suis en plein tâtonnement de ce côté-là justement. Depuis huit jours, nous commençons les journées du lundi et du jeudi par un marché de connaissances de 30 mn qui a remplacé provisoirement ( ou définitivement , les enfants doivent faire le bilan dans une semaine) le Quoi de neuf.

A l'accueil, j'inscris au tableau les enfants qui proposent une info, un savoir, une présentation et le titre de leur proposition. Nous avons fixé les inscriptions à 10 maximum pour qu'il y ait la possibilité d'être au moins deux pour une proposition . Avant de clore le marché, je demande à chacun de me dire le nombre de "visiteurs" reçus.

Si un enfant n'a personne au bout de 10 min, il peut fermer son atelier et circuler dans les autres.

L'introduction de ce marché a coïncidé avec l'arrivée de Deni, le petit Tchétchène, dans notre classe et ça a permis un accueil mémorable pour tout le groupe. Les enfants qui suivaient distraitement le QdN sont souvent ceux qui s'investissent le plus et sont les plus actifs dans le marché, je prends des notes et j'essaierai de faire un petit dossier aux vacances de Février si ça marche toujours aussi bien.


Rolland, questions à Jean-Claude

Je voudrais savoir sur quel(s) outil(s), moyen(s) tu t'appuies pour faire fonctionner tes AdC ?

Est-ce que Gingo et/ou Bingo sont réellement porteurs pour la motivation, la mise en action des enfants ?

Je démarre avec les AdC (ou simili) et je n'arrive pas à valoriser, à dynamiser le processus qui s'est amorcé spontanément.

Je me souviens de Gingo, un logiciel lourd et peu parlant pour les enfants quand j'étais en cycle 3.

En CLIS, rentrer des compétences (pas toujours faciles à clarifier ou à verbaliser) ne me semble pas pertinent ou efficace (mais je ne peux en être sûr, vu que je ne l'ai pas fait...). L'affichage mural (sous quelle forme ?) peut-il mieux répondre à stimuler la dynamique des échanges de savoir ?

Dire aux enfants, "qu'est-ce que tu sais faire et que tu pourrais apprendre aux autres ? ou Qu'est-ce que tu voudrais apprendre pour toi" ne me semble pas suffir pour installer les AdC...

 

JC - Il faudrait que les compétences que tu entres dans l'arbre des connaissances soient celles que tu peux tirer des productions des enfants, cela ne commence pas par un questionnement de l'enfant sur ce qu'il sait ou ce qu'il voudrait apprendre.

Bingo est un logiciel très facile d'utilisation à la fois pour l'enseignant et pour les enfants, en plus le Philippe le fait évoluer à la demande.

C'est la structure de la classe qui permet de faire fonctionner les AdC, c'est à dire ateliers permanents en dehors des deux réunions quotidiennes.


Philippe R :

Y a des trucs qui me plaisent bien dans ton fonctionnement Sylvain.

Et, comme, dans ma classe, nous avons lâché le Plan de Travail et que nous avons déjà évoqué une sorte de pense-bête, je pense que je vais introduire quelques uns de tes concepts dans ce pense-bête que je leur présenterai vendredi. Pour l'instant, on en a juste parlé, certains ont fait le leur, d'autres pensent le faire (le pense-bête) et d'autres attendent que j'en fasse un.

Bref, je vais programmer un rendez-vous vendredi que j'appellerai "Présentation du pense-bête".

 

Sylvain - les enfants me proposent en début de semaine ce qu'ils comptent réaliser.

Philippe R - je me demande comment tu peux tous les voir en début de semaine ; ça doit être un peu long. Je vais donc étaler ces "rencontres" puisque l'unité "la semaine" n'a finalement pas grand d'intérêt ; c'est la durée qui importe ici. Je vais conserver la durée à savoir 4 jours ; chaque jour, je verrai donc 1/4 des enfants avec leur pense-bête. Soyons clair, cette proposition est ni plus ni moins qu'un contrât à la différence près qu'ils participent activement à son élaboration. Ce pourrait-être la partie "contrât" du pense-bête.

 

JC : Que vas-tu faire avec les enfants qui n'auront pas fait la somme de travail que tu juges nécessaire ? 

 

Ph : Je ne juge pas d'une certaine somme de travail.

L'idée est que l'enfant planifie plusieurs travaux et que je l'aide à prendre confiance en lui ; beaucoup d'enfants pensent ne pas pouvoir comprendre tel truc ou passer tel brevet. Ce sera l'occasion d'en parler.

 

JC : Si ta classe est composée d'ateliers permanents, pourquoi planifier ?

 

Ph : Tu fais la même remarque qu'Hélène. Vous avez raison. C'est pour ça que je lui ai répondu qu'au final, ce pense-bête devra être un véritable pense-bête où l'on ne planifie pas à l'avance

 

JC : Le fait qu'un enfant est en activité ne suffit-il pas ? 

 

Ph : Peut-être pas ! pour éviter "effet zapping"/"terminer ce sur quoi on s'est engagé"

 

Sylvain : En fonction de qui ils sont, de ce qu'ils proposent, j'accepte ou demande une nouvelle proposition.

idée de personnalisation

 

JC : Il y a un vrai problème d'à priori à la fois par rapport à l'enfant mais aussi par rapport à l'activité proposée .

 

Ph : Exact, je vais m'en méfier et vais commencer en douceur. Je vais accepter dans un premier temps toutes les propositions. Je verrai ensuite comment je ferai pour quelques CE1 qui délaissent un peu trop la lecture !

 

S - Lorsqu'un travail est achevé, il est mis dans la boîte "courrier à corriger." Quand j'ai un moment, je donne mon avis et le dépose dans la boîte "courrier corrigé" qu'un facteur de classe vide et répartit régulièrement.

 

Je fais déjà ça à la différence que les enfants ont dit récemment qu'il n'y a pas besoin de "métier" puisque tout le monde peut distribuer.

 

S - Quand un enfant a besoin de mon aide et si je suis occupé avec un autre, il dépose près de moi son "passeport" (un bout de carton avec son prénom) et retourne poursuivre ses travaux.

 

Ils utilisaient leur passeport mais depuis que j'ai viré mon bureau (pdt vacances de Noël), on l'a oublié ! Je vais le réintroduire car c'est vahcement pratique.

 

S - En fin de semaine, c'est le bilan.

 

Ce sera donc étalé pour nous.

 

JC : Le bilan d'une activité c'est la présentation de la production à la classe et c'est ça qui crée l'émulation. A quoi sert un bilan sinon à contrôler, ne perds-tu pas

du temps avec ça ? L'essentiel c'est ce qui se passe et va se passer.

 

Ph : Pour moi, le bilan servira uniquement à savoir si l'enfant passe en autonomie, enaccompagnement ou sous la tutelle de ... Il correpondra donc à la prise de connaissance pour moi de sa nouvelle proposition de travail du nouveau pense-bête.

Bref, on verra ensemble - l'enfant et moi - s'il a terminé ce sur quoi il s'est engagé ; j'en ai un peu marre de devoir "surveiller" si les tâches sur lesquelles certains enfants s'engagent - notamment celles devant le groupe - sont réalisées.

 

JC : Si ces tâches se concrêtisent par un brevet, il n'y a plus besoin de surveiller.

 

Ph : Répondre à un fax ou s'engager pour un truc pour le journal ne se concrétise pas par un brevet.

 

S - Si le plan de travail n'est pas réalisé, ils sont en accompagnement et ne peuvent s'inscrire aux ateliers sans avoir fait ce qui est prioritaire et s'il arrive encore que ce n'est toujours pas effectué, ils passent "sous tutelle" d'un enfant ou de moi qui guide l'enchaînement des activités.

 

Je vais prendre ce concept "En autonomie "En accompagnement" et "sous tutelle" déterminé en fonction du "contrât"

 

S - Il doit y avoir au moins 1 texte libre, 1 création maths et 2 travaux de lecture. 

- l'idée du minimum

 

J'ai déjà essayé, et ça m'a donné des trucs du genre :-( : "j'ai fait mon écrit de la semaine !" ou "je ne vais pas faire tel écrit, répondre à tel message ou autre, car j'ai déjà un écrit !"

Mon objectif dans le "contrât" est davantage qu'il s'engage dans des activités qu'il aurait tendance à négliger que répondre à une attente explicite. Le "contrât" doit davantage faire l'objet d'une recherche sur ce qu'il est, ce sur quoi il doit progresser etc. Il me semble qu'il n'y pas intérêt à imposer un travail de lecture si l'élève est bon en lecture ou inversement qu'il y a autant d'intérêt à imposer un travail en Arts Plastiques pour d'autres. Donc, rien pour moi de systématique mais à voir cas par cas.

 

JC : L'idée du minimum plombe les enfants qui ont du mal à le réaliser car ça ferme la porte des ateliers.

 

Ph : Tout à fait d'accord. Ce n'est pas la réalisation du minimum qui m'intéresse mais la capacité à s'organiser en prenant en compte des perturbations quotidiennes source d'apprentissage et des engagements pris.

Aujourd'hui, moi-même, j'ai bien envie de faire certaines choses, mais je dois m'organiser pour prendre en compte mes engagements.

 

Tu évoques dans un autre message

Au sujet des enfants qui ne font pas ce qu’ils ont choisi (les messages Marelle par exemple), c’est une question qu’on se pose actuellement. On vient d’essayer d’inscrire ces projets dans les plans de travail mais on n’a pas d’effets à ce jour.

 

Ces projets doivent me semblent-ils être au coeur de leur préoccupations. C'est plus important que l'enfant fasse ce sur quoi il s'est engagé devant le groupe qu'une activité du "contrât". Cet engagement devant le groupe devrait même être prioritaire par rapport au "contrât". Du coup se pose le pb de la durée. La durée ne devrait-elle pas alors pouvoir être extensible ?

Tiens, ça me fait penser à un truc du genre :

- un tableau général consigné dans le cahier de la classe (sur lequel on notait au début les comptes rendus des réunions et sur lequel on note maintenant les choses à faire, bref le pense-bête de la classe) avec la date d'échéance des pense-bêtes de chaque enfant.

 

Bref, bref, bref, si les autres tâches vont au fur et à mesure de la vie de la classe se greffer au "contrât" sur leur pense-bête, le terme "contrât" n'a plus raison d'être et le concept "En autonomie" "En accompagnement" et "sous tutelle" ne doit pas être déterminé en fonction de ce qui est prévu au départ.

 

Bon, je simplifie donc en ne faisant qu'une seule partie dans ce pense-bête, et résume :

- lorsque l'enfant reçoit un nouveau pense-bête, il commence par définir une série de tâches à faire qu'il me présente et que j'accepte ou non

 

JC : Perte de spontanéité et de liberté. On ne jouie de la liberté que si on la connaît.

 

Ph : Exact. La série de tâches n'étant pas à faire en premier, les enfants connaissent la liberté et peuvent "jouir" des ateliers permanents. Par ailleurs, si l'enfant a un projet personnel en arrivant dans la classe, il pourra bien sûr le réaliser. Il le rajoutera sur son pense-bête et demandera en réunion du temps supplémentaire pour son pense-bête car il a ajouté un projet.

 

- Au fur et à mesure l'enfant ajoute des tâches sur ce pense-bête ; ce peut être d'autres projets personnels qu'il n'avait pas prévu au départ ou des tâches qu'il s'est engagé de faire devant le groupe. Dans ce cas, il peut demander avoir un jour de plus pour terminer son plan de travail (ça peut être marrant et stratégique!). Ceci se passe lors de la réunion.

 

 

JC : Imagine un gamin qui n'a pas fini son P.T., il passe devant un atelier où des gamins sont en activité, ça l'intéresse et il y va.

Que fais-tu ?

 

Ph : Si je le vois ;-) et s'il est sous ma tutelle, c'est moi qui jugerait en fonction de l'atelier (complètement subjectif).

S'il est en accompagnement, je fais semblant d'avoir oublié qu'il est en accompagnement. Son risque est que s'il n'a pas terminé ce sur quoi il s'est engagé au bout de 4 jours, il risque de passer sous la tutelle.

S'il est en autonomie, je ne fais rien bien sûr.

On démarre le pense-bête demain pour 6 enfants, 6 autres mardi, 6 jeudi et 6 vendredi. Ils commenceront bien sûr tous dans le "mode" ;-) EN AUTONOMIE.

 

JC Le pense-bête est un subterfuge pour toujours avoir un oeil sur les gamins.

 

Ph : Je ne pense pas mais je peux me tromper. Toujours est-il qu'avec un même outil, on peut faire tout et son contraire. Il faut donc que je sois vigilent et te remercie pour cet échange. Le pense-bête est un moyen me semble-t-il pour mener à terme des projets, d'accompagner/encourager l'enfant et de l'aider à s'organiser entre ses envies du jour et ses envies de la veille qui sont devenus des contraintes du jour !

 

JC : OK expérimente.

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Ludo
Je me posais quelques questions :
- les outils de la classe doivent-ils être des outils de l'enseignant ? Les "modes" de Philippe me questionnent (en autonomie, en accompagnement et en tutelle) : l'outil n'est plus celui de l'enfant mais celui de l'enseignant, non ? Et par rapport à ça, la question que pose Jean-Claude concernant l'enfant qui passerait devant un atelier permanent et qui s'y arrêterait, au risque de passer "en tutelle" (sanction ?) me paraît importante.
- le plan de travail me paraît de plus en plus comme quelque chose de très restrictif, ne pouvant prendre en compte toutes les activités de l'enfant. Il risque donc d'être très relatif et partial (lecture, écriture, maths, techno, musique, etc, autre).
- le pense-bête, à mon sens, ne devrait pas avoir de date buttoir. Je pense que c'est à la réunion ou lors des discussions entre les enfants que les dates s'établissent. Et puis, des fois, c'est très instructif que de ne pas avoir fait son article à temps, de ne pas répondre à son corres... On vit ce qui se passe ensuite.
- le pense-bête devrait donc être un outil des enfants, non restrictif et sans date buttoir. A partir de ce moment-là, l'enfant inscrira dessus, ou fera inscrire en réunion, ce qu'il souhaite faire mais qu'il sait qu'il ne fera pas en premier. Et là, cela servira de pense-bête.
Dans la classe, les enfants se servent énormément du plan de travail mural collectif. Il y a pourtant longtemps que je ne m'en occupe plus...

Autant l'enseignant qui prend du retrait pendant la réunion voit la réunion en profiter, autant prendre du retrait aussi dans l'organisation des activités permet à celles-ci de s'auto-organiser (avec les réunions comme points d'ancrage forts...)

Maintenant, l'enseignant est aussi là pour rappeler, proposer... Il est fréquent que je demande à un tel ou un tel s'il a fait son article, sa réponse, sa lettre, sa recherche, s'il a besoin de moi ou d'autre chose. Des fois on me répond oui, des fois non.

Il y a quelques jours, on fêtait l'anniversaire de Chrystel (l'ATSEM de l'école). Elle avait proposé qu'on fasse un gâteau. il y en avait déjà un de fait. Les enfants ont dit qu'ils lui feraient la liste des ingrédients pour faire le gâteau. Ils ne l'ont pas fait. Résultat, le soir venu, avec Chrystel, on s'est demandé si on devait remplacer de manquement en faisant nous-mêmes la liste des ingrédients. Nous avons décidé que non. Eh bien le gâteau n'a pas été fait mais les enfants ne s'en sont pas rendus compte.
Personne n'y a repensé... On aurait mis une date limite pour un projet important pendant 5 minutes, il aurait fallu être sur le dos d'un enfant pour qu'il fasse quelque chose alors que finalement, tout le monde s'en fichait... ç'aurait été dommage, non ?
).
Philippe R

(Ludo (...) le plan de travail me paraît de plus en plus comme quelque chose de très restrictif, ne pouvant prendre en compte toutes les activités de l'enfant.
Il risque donc d'être très relatif et partial (lecture, écriture, maths, techno, musique, etc, autre (...)


C'est pour ça que je n'utilise pas le concept "minimum" et que c'est EUX qui planifient. Heureusement d'ailleurs car avec tous ces messages, je n'aurais jamais pu les préparer !!
Car, si un enfant "zone" en permanence, y va bien falloir pourtant qu'il passe par certaines cases ! Alors, si l'outil "sous la tutelle de ..." peut rendre momentanément service.
Mais, Ludo, quel outil utilises-tu pour permettre la régulation nécessaire qui t'assurera que le gamin passe par la case "numération" par exemple ?

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Hélène

J'avais essayé de fonctionner un peu comme Sylvain au début de l'année...le lundi matin, les gamins choisissaient leurs activités pour la semaine, et construisaient leur plan de travail. Le problème, c'est que je n'avais pas le contexte autour pour que ça marche (pas de ceintures et tout ça...) alors beaucoup avaient du mal à anticiper la semaine, d'autres en profitaient pour ne rien faire....et moi j'avais du mal à contoler ou a obliger...

On a abandonné sur demande des élèves au conseil! en revanche, on a continué à faire comme ça pour les projets personnels du type préparer une pièce de théatre, lire un livre aux autres, inventer des trucs quoi...sur leur plan, ils essaient de prévoir sur une deux semaines ce qu'ils veulent faire. J'ai mis ça en place en arts pla aussi: s'ils veulent monter un projet, ils remplissent une feuille avec les détails, et le matos dont ils ont besoin, pour que j'essaie de leur fournir.

Mais le problème rencontré c'est que bien souvent ils écrivent quand même leur projet une fois qu'il est commencé, voire fini!! Je devrais fonctionner avec ce systeme de bilan pour voir s'ils sont guidés ou pas....

Mais quand on fonctionne en ateliers, comme dans ta classe, je me demande si ce système n'est pas plus inhibiteur qu'autre chose....obliger les élèves à choisir à l'avance ce qu'ils vont faire réduit aussi vachement leur spontanéité!! faut peut etre un juste milieu.....moi qui commence à me questionner sur l'interet des plans de travail, toutes ces discussions me travaillent, tout d'un coup.....

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25.01.05

Aujourd'hui, 6 enfants ont eu leur pense-bête et j'ai tout accepté : MERCI à VOUS ! Du coup, l'outil semble plaire ! J'ai constaté que ces 6 enfants là étaient vachement actifs ; peut-être une simple coïncidence. A suivre. Philippe R.


Annick

Faut que j'vous raconte ma présentation du Pdt ce matin au petit conseil de ma classe.
Bref les gamins comprennent... réalisent pour certains qu'ils vont avoir du temps pour faire autre chose. Pour d'autre je réalise qu'il va falloir que je leur donne la main un petit moment... Bref, ça partait comme JE le voulais !

Et puis, fin de la réunion, FJ demande la parole et annonce qu'il aimerait (avec ses 3 autres potes) tester le jeu qu'ils ont crée (il sera d'ailleurs bientôt en ligne sur le site de l'école et j'aimerai bien que vous l'imprimiez et le tester ds vos classes, car je le trouve vraiment super... et en plus je ne me suis occupée que de la partie technique "word" alors...). Donc FJ propose et bien sûr on adhère... Nous voilà tous en train d'essayer d'intégrer les règles du jeu à 9h15 ce lundi, à 4 pattes dans la salle de motricité avec la planche de jeu au centre.

Bien sûr que j'ai éclaté de rire, parce que ça, c'était pas prévu mais drôlement vivant !

Et question des mômes : et c'est quand qu'on pourra jouer ? ça rentre où dans le Pdt. ? (2nd éclat de rire..)

Donc en bref, mon pdt devient un "suivi et une obligation" du minimum syndical mais en même temps un objet de traçabilité de ce qui se passe.

Donc en moins de 2 heures, on a tout modifié !

Comme moi je théorise peu, j'attends de vivre avec...

Mais c'est bien rigolo !etour menu 3type - haut de page

Ludo : Plan de travail, tutelle, et "zonage"

Car, si un enfant "zone" en permanence, y va bien falloir pourtant qu'il passe par certaines cases ! Alors, si  l'outil "sous la tutelle de ..." peut rendre momentanément service. PH R

Ben dans la classe, il y en a une que je croyais voir zoner en permanence. Son truc, c'est d'aider les petits et les autres. Je croyais qu'elle passait son temps à ça et en fait, je me suis rendu compte qu'elle faisait plein de trucs. Pas vraiment sous son nom mais sous le nom des autres (lire tel article de revue pour l'exposé d'un tel, aider un tel dans les mesures qu'il fait, dans le compte de l'argent de la coop, etc...) Donc finalement, pour elle, je ne m'inquiète pas pour l'instant.
Mais, Ludo, quel outil utilises-tu pour permettre la régulation nécessaire qui t'assurera que le gamin passe par la case "numération" par exemple ? PhR

Cela a été ma grande inquiétude et le grand frein à ce que j'appelle le "démarrage" mais qui n'est finalement peut-être q'un "dérapage" ou un "accident", ou un "décollage" ou...
Je me demandais comment faire pour que tout un chacun fasse bien ses fichiers PEMF, ses recherches, ses lectures, ses productions arts P, ses corres, etc... Nous avions des outils de gestion de cela.
Mais depuis janvier, il y a le tableau qui sert de plan de travail mural (pense-bête ?). Il y a les ateliers permanents. Et le temps que je ne passe plus à la gestion des parcours de chacun, je le réinvestis dans l'observation et la proposition selon les idées du moment ou la connaissance des difficultés de chacun.

Par moment, je propose un topo sur, ou un moment alphabêt, ou une lecture collective (tous les cycle 2 y viennent d'ailleurs, alors que personne n'est obligé. Mais il y a des jours où on ne le fait pas parce que personne n'a envie ou chacun a d'autres choses à faire. ça me libère pour autre chose d'ailleurs !).
A partir de ce moment-là, pour moi, c'est ce que je voyais avant comme le "vol à l'aveuglette". Mais maintenant que j'y suis, j'ai le sentiment de mieux connaître chacun et de mieux pouvoir les aider. Je leur propose des choses directement en lien avec ce qu'ils font et ça va tout seul.
Il n'empêche que je pensais introduire les feuilles dont tu parlais
(présentation d'écrit, de lecture). Cela non pour imposer et pouvoir dire "tu as vu, tu n'as pas fait" et avec des conséquences sur ses choix mais plutôt pour que l'enfant puisse constater par lui-même et ainsi que je puisse lui suggérer (Bernard faisait référence à ça à La Bussière, du moins je l'ai
compris dans ce sens : l'enfant vit et toi, tu lui propose de schématiser, d'écrire, de raconter, de filmer, d'échanger, de mettre dans le journal, de dessiner...)
D'ailleurs, j'espère que je n'ai pas mal compris cela parce que c'est LE truc qui m'a permis de franchir quelque chose. Pour moi, ça a fait un clic puis un clac.
Pour les plus grands, nous faisons aussi référence au collège pour ce qu'ils ne savent pas encore et dont ils auront besoin (techniques opératoires, conjugaison, etc...). Je leur propose alors de faire tel ou tel chose.

Ce qui m'ennuie le plus actuellement, c'est le domaine des règles de la langue (orthographe, conjugaison, grammaire...) C'est le seul domaine où j'ai maintenu quelque chose : chaque début de semaine, nous voyons un point. Ils ont alors 2 ou 3 exercices à faire dans la semaine. Libre à eux de s'organiser et je reste bien sûr disponible pour les aider.Ce système semble fonctionner puisque j'ai observé quelques débuts de résultats.
Mais je ne vois pas autre chose pour l'instant.
D'ailleurs, toute discussion sur ce point m'intéresse.

etour menu 3type - haut de page

Pierrick

A lire tous ces messages sur le plan de travail, je me dis que celui en cours dans ma classe (inspiré pour sa dernière version du plan de travail de Patrick Galland à Moussac.

En 15 ans de PF, j'en suis bien à la dixième version et je me dis qu'il est un peu lourd et que j'en changerai encore certainement l'année prochaine) est à la fois plan de travail et pense-bête.

Il a aussi une fonction de communication de l'enfant avec le groupe et avec moi, à travers les bilans écrits quotidiens qu'il effectue au verso.
2 niveaux selon l'autonomie des gamins : 1 à la semaine, l'autre à la quinzaine.
Pas de quota a priori, juste des recommandations personnalisées sur des notions que l'enfant pourra retravailler quand il le choisira (ça, ça me demande pas mal de temps le WE, je l'avoue).

 Un espace prioritaire pour les projets personnels ou coopératifs émanant des évènements surgissant au quotidien (projets ressortant de l'entretien du matin ou des différents évènements jalonnant la vie de la classe mais aussi projets spontanés entamés dans les moments d'ateliers : textes, expériences, créations artistiques ou mathématiques, montages... ou encore aide des copains, grands ou petits).
Au moment du bilan fait avec chaque enfant en fin de semaine ou de quinzaine, si l'enfant a passé la plupart de son temps sur ses projets "vivants" (...et les a bien avancés), il est clair que je lui concède sans problème qu'il n'ait pu faire le travail recommandé (fiches, exercices) sur le plan en début de semaine ou de quinzaine.

Le traitement de ces bilans est au cas par cas avec, j'en suis conscient, sa part d'arbitraire (c'est pour ça d'ailleurs que je leur demande de venir faire leur bilan par 2 pour qu'ils puissent défendre le copain ou la copine en cas d'abus d'exigence de ma part). Car, en fonction du bilan, je peux demander à certains enfants de terminer certaines choses pendant le WE.
Sinon les activités ou projets non effectués ou terminés sont reportés sur le plan de travail suivant.
Je vais retenir moi aussi pour ma classe cette idée de statuts (en
autonomie, en accompagnement, sous tutelle), développée par Sylvain ou Philippe, je ne sais plus.

Dans ma classe ( 25 enfants de CE2-CM1-CM2) mélangée sur certains moments de la journée avec la classe de 23 enfants de CP-CE1 mitoyenne (pour ateliers/projets, entretiens quotidiens, moments de présentations), il y a aussi des moments collectifs de recherches ou de créations, en maths, étude de la langue ou du milieu définis chaque jour ensemble avec les enfants sur l'emploi du temps, et le plus souvent en lien avec des problèmes posés ou des besoins soulevés. Ces moments où nous travaillons plus spécialement à la construction de concepts ou de notions de base s'effectuent par groupes de niveau (variables suivant les sujets abordés) ou de besoin (à la demande des gamins ou, pour certains, sur mes indications)
En complément du plan de travail personnel, il y a un plan de travail collectif écrit au tableau qui nous sert (au grand groupe CP à CM2) à planifier les projets engageant ensemble des enfants des 2 cycles (recherches, créations, expériences issues des entretiens quotidiens surtout).

Quant aux Arbres de connaissances, ils sont mobilisables en permanence :
- déclarations libres personnelles ou brevets issus de la

- présentation d'une production quelconque (lors des entretiens ou des moments de présentation)...

Chaque soir, au moment du bilan collectif de fin de journée, le groupe propose et décide des "brevets du jour" qui font référence à notre expérience commune de la journée. Ca peut aller du brevet "prise de notes" à "construction d'un spirale" en passant par "savoir diriger une réunion", "Administrateur de l'arbre acacia" ou "connaître les bases de la crosse québecoise". A charge ensuite pour les volontaires ou moi, si le groupe me le délègue, de définir plus précisément les dits brevets, définitions qui seront soumises ensuite à l'approbation du groupe.
Ils iront nourrir ensuite notre Arbre sous gingo.
Tous les deux semaines, sur une heure, nous organisons un marché de connaissances avec une autre classe de cycle 3 de l'école et la classe de nos "paires" de cycle 2.

A lire les nombreux et riches échanges de cette liste, je me dis en fait que j'oscille pour ma part entre l'école du 2ème et du 3ème types, avec des régressions ponctuelles vers l'école du 1er type. Mais suis-je le seul ?etour menu 3type - haut de page
 

Rolland

D'une part, il me semble que l'apprentissage de concepts ne dépend pas du nombre de fiches ou de projets ( mais peut-être me trompé-je), mais de la construction mentale de l'enfant qui, étant inhérente à chacun, varie par conséquent d'un enfant à un autre." Bérangère

 

Comment aider à cette construction mentale ? L'action seule suffit-elle ? L'enseignant doit-il aider à structurer par des outils de suivi ? (le plan de travail, le pense-bête servent à visualiser les actions des enfants)

Je reprends l'exemple déjà évoqué de Pauline qui monte un atelier pour apprendre à dessiner Diddl (choix volontaire d'une activité non scolaire)

Comment à partir de cette activité, je vais pouvoir :

  • aider les élèves à structurer des apprentissages ?
    - en valorisant les réussites par les brevets, l'affichages, Bingo, etc
    - en créant des guides, des outils : pour dessiner, je dois ... (plus liste des actions à réaliser, ce qu'il faut prévoir, ...)
    - en obligeant à un retour sur action (visualiser ce que j'ai fait pour, ce que j'ai dû surmonter, sur quoi je me suis appuyé pour réussir (les outils, les règles, les comportements...)

  • aider les élèves à s'entraîner, à réinvestir ?

  • faire prendre conscience des capacités, faire de la métacognition ?

En fait, la question que je me pose (en particulier avec les enfants de CLIS) :

En fonction de là où en est l'enfant, de ses capacités du moment, nous (i.e les parents, moi) avons des objectifs et un projet individuel (qui n'est pas souvent le même).

Ce à quoi je travaille prioritairement :

- favoriser l'épanouissement de chacun, en donnant la possibilité de choisir (à certains moments) son activité, son projet.

- amener à l'autonomie (faire des choix réalistes, projets menés à terme, utilisation raisonnée du matériel et des outils, ....)

- favoriser la coopération
Roland menu 3type - haut de page

 

Philippe R

Nous sommes quelques uns de la liste 3type à avoir mis en place cette idée de pense-bête/plan de travail associé au concept "En autonomie", "En accompagnement", "Sous la tutelle". Ce concept est risqué et nous le savons. Mais tu l'as mis, Laurent, en exergue et je t'en remercie. On savait qu'il devait être éphémère mais peut-être pas à ce point. Le risque existe en effet de tomber dans le contrât de travail.

 

Le seul sens que je lui donne, c'est de faire prendre conscience à l'enfant que la classe ne peut être considérée comme un défouloir, et d'éviter que l'enfant parte en "live" !. La structure (la classe et son fonctionnement) via cet outil peut le tenir, le cadrer et sans doute même le serrer. Le risque, c'est justement de serrer trop fort.

L'outil a la fonction "d'électro-choc", l'air de dire "mon p'tit gars, même si la structure paraît libre, il est facile qu'ELLE (et non l'instit) te tienne"

 

Il est en place depuis moins de 3 semaines. Avant, les enfants étaient également en activité mais le groupe (et moi) était perturbés de temps en temps par quelques uns. C'était moi alors qui les "tenait", qui les "recadrait" ; ça n'aidait pas le groupe à s'auto-organiser.

 

Bref, concrètement, après les vances, les enfants vont passer touS en autonomie très rapidement. Je n'évaluerai plus à partir du pense-bête (elle est sans doute là, la dérive possible) mais à partir du climat de la classe, bref de ce qui s'y passe.

 

Hormis l'objectif de l'outil décrit ci-dessus, sa mise en place a eu un gros avantage : ils se sont appropriés ce pense-bête (plan de travail) contrairement à tous les précédents depuis le début de l'année. La première chose que la plupart des enfants sorte du casier ou du cartable, c'est la petite planche au format A5 sur laquelle ils maintiennent le pense-bête avec de la pâte à fixer.

Le soir, ma fille qui est dans ma classe, nous parle de son pense-bête alors qu'elle ne l'avait jamais fait avec les précédents plans de travail.

Je pense que l'une des raisons est la suivante : sur ce pense bête, il n'y a que des lignes vierges. Peut-être aussi que le terme "Pense-bête" plutôt que "Plan de travail" y est également pour quelque chose.

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Stéphane D

La part de travail à vide (fichiers , brevet préparés à l'avance ) est réduite quasiment à néant ."

Pourquoi "travail à vide" ? Alors qu'on entend à droite à gauche tellement de bien de ces fichiers auto-correctifs  qui ressemblent à des sucreries que les enfants auraient délice à suivre de manière tout à fait naturelle ? (et que j'ai dans la classe ceci dit...)
J'emploie l'expression " travail à vide" parce qu'après avoir utilisé ces outils (fichiers,brevets préparés à l'avance) ,je trouve désormais que leur utilisation détachée de tout recherche , création , calcul vivant est assez bizarre !
En tant que complément d'un tatonnement par contre les fichiers sont parfois très efficaces . D'autre part je touve  que le travail individualisé pur ne donnant lieu à aucune présentation et à aucun débat apporte peu à celui qui s'y adonne surtout si il connait des difficultés .
Personnellement en ZEP j'ai pas remarqué que les fiches ressemblaient à des sucreries , au contraire ces outils amènent souvent à l'édiction de plan de travail genre contrat alors que des outils plus ouverts opèrent une bien plus grande transversalité ...
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Frédéric

Il y a quelques semaines, un de mes élèves a lancé l'idée de fabriquer des marottes.
J'étais un peu réticent au début en me disant que mes CM2 ne se prendraient peut-être pas au jeu d'animer et de prêter leur voix à une marionnette mais bon...
Ils étaient tous d'accord alors nous nous sommes lancés dans la fabrication (tête en papier mâché au bout d'un manche à balai).
Les marottes sont presque terminées (quelques mamans nous préparent des costumes,  d'autres ressortent leurs habits de bébés).
Nous avons tendu aujourd'hui un drap à travers la classe. Par petits groupes de 2 ou 3, tous les enfants sont passés derrière celui-ci et ont commencé les manipulations. C'était extra ! On a improvisé quelques petits jeux et situations sans les faire parler puis en ajoutant petit à petit des dialogues.
Et maintenant ?
Ils veulent aller plus loin et préparer des saynettes. Certains ont commencé à aller chercher des idées dans nos livres de pièces de théâtre et d'autres comment à inventer leurs pièces.
Auriez-vous des docs, idées ou conseils pour nous aider (je n'ai aucune expérience en ce domaine...). Je cherche une ou deux saynettes très très simples pour mes 2,3 qui risquent d'avoir un peu de mal à adapter des pièces de théâtre ou à écrire les leurs.
Rien trouvé sur le Net pour l'instant. Etonnant non ?
Je ne sais pas bien où l'on va mais ce qui est clair c'est qu'ils sont motivés !
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Annick
Me voilà à nouveau avec la nouvelle mouture du pdt !
Nous en sommes (les gamins et moi) à la troisième mouture !
Je vous fais grâce de la seconde : on a juste rajouté des lignes pour écrire droit.
Dans la troisième on a aussi rajouté la signature parents.
Pour l'instant: ce plan "leur parle" !
 
Mais j'ai des pb pour les bilans : collectifs : bof,
individuels : j'ai tjrs peur d'en oublier  un (ah la peur............... !!!!!!!!!!!!!)
et puis qu'est-ce je dois faire si ils n'ont pas fini leur plan à la fin de l'espace temps autorisé ???
Bref on tâtonne...

Pour l'instant les ceusses qu'ont pas fini , devront finir sur le pdt d'après (je sais c'est sans fin !) et surtour ils seront en guidance dans le prochain plan...

On va voir...


Sylvain

le plan de travail collectif comprend le travail individuel de chaque enfant qui a fait l'objet d'une répartition dans le groupe. On y trouve par exemple, le titre des articles à écrire, les ouvrages confiés, les exposés à préparer, les courrier à envoyer, ...
Le tableau "nos projets" dresse une liste de ce qui peut intéresser tous les enfants de la classe et en rappelle la date de fin : les concours Marelle, les sorties, les accueils dans la classes, les défis, ...
Dans le plan de travail individuel, les enfants reprennent ce qui est inscrit sur le plan de travail collectif (c'est visuellement difficile à lire de l'autre côté de la classe) ainsi que le travail correspondant à leurs avancées spécifiquement scolaires, en occurence les entraînements à effectuer et les ceintures à passer.

Lorsqu'un enfant souhaite abandonner un projet inscrit dans son plan de travail, il en fait la demande à la réunion. Il peut arriver que sa demande soit acceptée, qu'elle soit refusée mais son projet modifié ou qu'elle soit entendue par un autre qui décide de le remplacer


Ludo : Un processus de transformation

L'an dernier, chacun devait avoir un exposé. Nous avions un tableau sur lequel
nous marquions le sujet et la date de fin. ça ne fonctionnait pas bien : les enfants choisissaient des sujets sans vraiment être intéressés. Résultat, les dates n'étaient pas respectées.
En même temps, ça alimentait le journal et donc, il avait de la gueule !
Ensuite, les exposés ont été inscrits sur le plan de travail mural.
Sur ce plan de travail mural, je mettais les choses que je demandais de faire (genre pp tant et tant du fichier maths, n° tant du fichier ortho, lire doc exposé, etc...) + quelques choses que les enfants avaient l'occasion de vouloir faire.
Progressivement, ce que je mettais était remplacé par ce que les enfants souhaitaient (genre j'avais mis lire telle chose et ils me demandaient à préparer une histoire pour les petits. Alors ils n'avaient pas le temps. Alors j'enlevais ce que j'avais mis.)
Ensuite, ce plan de travail mural est devenu uniquement pour les enfants : je mettais ce que je demandais dans des panières individuelles. Mais comme j'en mettais trop, ce plan de travail n'a plus fonctionné. Et comme je ne le gérais plus, ce n'était plus un plan de travail mais il remplissait plutôt la fonction "on fera plus tard, si on a le temps". Résultat, les enfants ne faisaient pas.
Et puis depuis janvier, j'ai laissé tombé ce que je demandais. Je mets toujours des choses dans la panière individuelle mais elles ne sont pas faites, sauf occasionnellement, quand j'en parle ou quand un enfant a envie de le faire. Les panières ont acquis le même statut que le reste de l'environnement de l'enfant.
Le tableau mural est à nouveau utilisé : à chaque fois qu'on dit qu'on va faire quelque chose plus tard, on le marque dessus. Cela permet de se rappeler.

Pour ceux qui ne mettaient rien, ils ont papillonné un temps. Et puis ils ont fini par s'embêter. J'ai aussi poussé un peu en proposant systématiquement des choses à faire, des trucs à chercher, des défis, des préparations de présentations, etc. J'ai aussi fait en sorte que l'accès aux différents coins de la classe soient en priorité (parfois, pas souvent) pour ceux qui avaient un projet précis et donc qui avaient besoin de telle ou telle chose.
Je les ai aussi laissés tranquilles.

Et puis petit à petit, suite à mes propositions mais aussi à celles qui étaient faites par les enfants en réunion, ces enfants se sont engagés sur des projets.
La réunion du soir (vu ou fait dans la classe) a joué beaucoup aussi : si on veut montrer, c'est quelque chose de préparé en classe, de présentable. (même un truc simple).

Je pense que le fait que je sois occupé par l'aide aux enfants qui avaient des projets faisait que j'étais indisponible pour ceux qui n'en avaient pas parlé en réunion : mon temps était organisé à la réunion. Ainsi, si on voulait me voir suffisamment (autre que pour comment on fait sur l'ordi ou où sont les...), il fallait me "réserver" à la réunion.

Sur ce que disait Philippe : "Je m'occupe, je commence quelque chose, je ne finis pas ... tiens là j'ai fini, je présente au groupe. Voili, voilou, sympathique la classe où je fais ce que je veux. Ne serait-ce pas une dérive possible ?"

Effectivement, il y a des choses qui ne sont pas finies. Et alors ? Elles ne sont pas à la poubelle, elles n'ont pas disparu.Par exemple, début janvier, j'avais dit que je parlerais plus des modifications dans la classe. Je ne l'ai pas fait. mais ce n'est pas tombé en rade : je le fais plus maintenant, c'est tout. Pendant ce temps, j'ai fait autre chose.

La productivité n'est à mon sens pas une valeur fondamentale.

Et il est important de s'en décrocher. Pour ma part, j'ai été très content lorsque jeudi, un enfant ayant terminé un bout d'exposé était tout joyeux : depuis le début de l'année, il n'avait rien fini. Il n'arrivait pas à concrétiser.
Eh bien les autres l'ont écouté, l'ont félicité. ça a été un grand moment ! Un enfant qui ne finit rien est malheureux me semble-t-il. Il ne le fait pas exprès pour ne rien apprendre. Dans le cas de cet enfant, il ne finissait rien de rien : pas les séances de sport, pas les dessins, pas les maths, pas les créations, pas les bricolages, pas les jeux à l'ordi, RIEN (du moins que je voyais...). Eh bien il a fini quelque chose.
Cet enfant ne mettait rien sur son plan de travail. Il allait à droite à gauche. Il faisait plein de choses mais rien de fini. Il a commencé par mettre des choses sur son plan de travail. Pourquoi ? Pour être mieux dans sa peau ? Pour se booster ? Pour montrer qu'il avait décidé de quelque chose ?
Toujours est-il qu'il a fini quelque chose.

Note : j'aurais pu le forcer. Je l'ai fait des fois. Mais est-ce le boulot de l'enseignant que de mâcher le travail ? De poser les questions didactiquement correctes pour amener progressivement l'enfant à trouver la solution que l'on attend ? Je ne crois pas. Parfois, cela peut être utile mais le faire tout le temps n'est pas bénéfique.

Le jour où j'ai décidé de le laisser s'organiser, de lel aisser dessiner tout le temps, de le laisser vivre sa vie désordonnée, il a pu changer.
D'ailleurs, j'ai fait ça suite à un échange précédent sur la liste concernant la place de l'enseignant par rapport à ceux qui faisaient et par rapport à ceux qui ne faisaient pas.

Et puis pour revenir à la remarque de Philippe, "sympathique la classe où je fais ce que je veux..." : impossible : comme je le disais dans le précédent message, on ne fait pas ce qu'on veut. On fait des choses que l'on veut et que le groupe accepte, que la classe accepte.

Mais finalement, je ne sais pas bien ce qui a fait avancer les choses...
Est-ce la réunion ? Est-ce l'évolution de la conception du plan de travail ? Est-ce les modalités de mon intervention ? Est-ce les relations entre chacun d'entre nous ?

Philippe R et Sylvain

Et au sujet des projets que l'enfant entame de lui-même sans qu'il soit confié par le groupe ? Penses-tu également qu'on doit les aider à les mener à terme (un exposé par exemple) ?

>En ce qui concerne le suivi de ces projets, nous disposons de
>cinq outils :
>- les plans de travail individuels (ou penses-bêtes)

PR : Chez nous, ça marche de moins en moins bien.
Du coup, c'est moi qui gère un récapitulatif sous la forme d'un affichage quotidien des projets entamés (associés à des activités pour les mener à terme) pour chaque enfant.  Bref, un gros pense-bête. Il n'est évidemment pas exaustif puisque les enfants font également d'autres activités en fonction de l'intérêt du moment. Mais, il est là pour leur rappeler les projets entamés dont j'ai connaissance. Lorsqu'ils ont réalisé une activité à l'un des ces projets, ils la surlignent. Je fais le point tous les soirs, et modifie ce gros pense-bête.

PR : Lors de ma réunion avec les parents hier soir, Mme Montagnier, seule présente, m'a fortement aidé quant au souci que j'avais à la fin de la journée. Que faire pour que les enfants terminent ces projets listés ? En d'autre terme, et pour faire plus clair, que faire des enfants qui veulent fuir ces projets entamés ?
Encore une fois, c'est elle qui m'a apporté une solution plus convenable à ce que j'allais faire. Plutôt que de pointer ceux qui ne les continuent pas, je vais valoriser en écrivant en bas de ce gros pense-bête "Félicitations à .... qui ont terminé un ou plusieurs projets personnels".

PR : En plus de cet outil, j'en ai mis un autre en place qui me donne satisfaction car il me rassure (surtout pour les maths). Je suis bien conscient que ce n'est pas un outil qui les aide à s'organiser mais plutôt à orienter/cadrer. Difficile de décrire tout ça ici mais le message de Sylvain m'a poussé à réagir sans doute un peu trop tôt car je suis en train de tout mettre à plat en modifiant mon site perso. Ce sera sans doute plus clair avec les différents outils téléchargeables.
Je tente d'expliquer quand même :
Je leur avais dit qu'ils allaient à l'école pour progresser notamment en lecture/math/écrit, que c'était important. Bien sûr, j'ai fait gaffe pour ne pas trop dévaloriser la technologie, l'histoire, la géographie, la musique, l'EPS et les sciences. Pas facile ...
Du coup, chaque jour, j'affiche un tableau et en face de chaque prénom, des cercles à colorier. Un cercle par "discipline" regroupant parfois plusieurs ateliers : "lecture" "math" "écrit/lettre et mot" "histoire/géographie/sciences" "technologie" "Arts Plastiques/Musique/Anglais". Ils doivent au moins colorier les 3 premiers cercles tous les jours. Pour le colorier, il suffit d'avoir fait quelque chose dans le domaine associé. Bon, mais bien évidemment, le soucis était que faire lorsque, pour certains, les 3 cercles n'étaient pas coloriés ?
Vendredi soir, j'ai exposé cet autre souci à Mme Montagnier. M'est revenue alors le carton jaune que j'avais donné je ne sais plus quand (l'année dernière ou l'année d'avant)  et surtout plus pourquoi ! sur un ton plus ou moins humoristique. Les enfants avaient souvent réutilisé le terme. Bref, l'image véhiculée n'avait pas été négative tout en pointant cependant un dysfonctionnent. Du coup, j'ai décidé de le tester dès la semaine prochaine. Mme Montagnier m'a aidé à affiner le truc, je vous épargne les détails. Ce qui est vachement bien avec Mme Montagnier, c'est que, lorsque je suggère une idée, elle a le don naturel de se mettre très facilement à la place de l'enfant. Elle n'a pas eu de jugement négatif sur cette idée. Ce serait trop long de vous dire toutes les idées que j'ai eu et que j'ai rapidement écarté en écoutant ses impressions.


>- le plan de travail collectif (un tableau velleda composé
>d'autant de cases que d'enfants, sur lequel on écrit les
>divers travaux à effectuer et que l'on actualise au fur et à
>mesure de leur réalisation)

PR : En gros, c'est mon gros pense-bête décrit ci-dessus.
Du fait de la présence de cet outil, les enfants de ta classe, Sylvain, voient-il un intérêt à utiliser/remplir leur plan de travail personnel ?

>- un tableau "nos projets" qui correspond à un échéancier à
>disposition de tous regroupant ce qui est censé intéresser le
>groupe dans sa globalité

PR : du genre les concours de dessins via la liste Marelle ?
Quoi d'autres ?

>- un planning mural rempli en fonction des rendez-vous pris
>lors des réunions

PR : J'ai ça aussi. C'est leur emploi du temps qu'ils gèrent via les décisions prises en réunion.

>- un tableau des "métiers" modifié lors des conseils

PR : J'ai ça aussi. A un moment donné, le tableau des métiers avait disparu, mais, comme c'est devenu petit à petit la pagaille et que je devais ranger la classe le soir, je leur ai dit et leur ai proposé de remettre les métiers. Lorsque l'on a une idée d'un métier, on demande "Qui veut faire ce métier ?" Du coup, ça va mieux.

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2005-2006

Céline P : Le carnet de bord - ça marchait l'an passé... ça ne marche plus

Hélène : plan vide !helene2

Ninon/Philippe : retour sur le plan de Philippe R

Céline P : Le carnet de bord, ça ne marche plus

Ah ! quand le navire prend l'eau avec une histoire de carnet de bord, c'est quand même dommage ...

J'ai mis en place un carnet de bord collectif il y a 2 ans dans une UPI. Il était rempli chaque soir. On notait dedans les moments importants de la journée (un peu comme un cahier de vie en maternelle : noter une chose que X a appris, noter qu'on a regardé tel film, qu'on a fait telle chose ensemble etc).

C'est moi qui l'ai proposé aux élèves en début d'année, certaine de les accrocher, certaine que vraiment, oui c'est génial un carnet de bord pour la classe. J'avais beaucoup d'arguments :

- ce carnet de bord collectif fondait une mémoire collective. J'imaginais les élèves feuilletant ce carnet de bord (qui aurait bien entendu été agrémenté de photos, de dessins et de petites choses sympas venant des élèves...) dans le coin repos-bibliothèque ou l'emmenant, heureux, chez eux.

- pour cette classe souvent éclatée du fait des multiples intégrations, pour cette classe dont certains élèves avaient des troubles de la personnalité et demandaient une certaine contenance, ce moment d'écriture en fin de journée, à un moment où tous les élèves étaient là revêtait un caractère symbolique. On clôturait ensemble la journée par un rituel rassurant, tout comme on l'ouvrait le matin par un autre rituel.

- ce carnet de bord permettait aussi de faire entrer les familles en grande souffrance par rapport à l'école dans la classe, par un autre biais que des rapports purement "scolaires". J'imaginais que ce carnet de bord serait valorisant pour les élèves et que les parents seraient fiers de leurs enfants, et que par un effet d'enrôlement, famille et enfants seraient investis dans l'école.

Toutes ces idées c'était chez moi, au mois d'août.

La rentrée est venue. J'ai proposé le carnet de bord collectif. D'accord. Très vite essouflement (au sens propre et au sens figuré) de la part des élèves. Ils ont fait ça un grand moment pour me faire plaisir, mais sans conviction. Moi, j'essayais de "vendre" mon idée, mais c'est épuisant à force. Certains ont effectivement accroché, ont effectivement emporté ce carnet chez eux. Mais c'était trop lourd pour le reste de la classe. Finalement, on a arrêté, mais assez tard dans l'année. Et je n'ai plus recommencé. Je crois que je le referai, mais individuellement, pour certains enfants seulement dans le cadre d'un projet personnel. Car à ce moment-là, me semble-t-il, l'élève s'approprierait plus facilement cet objet.

Je travaille avec des ados et dans ma classe, j'imagine très bien le proposer à qq élèves. Pour moi, ce serait un support pour l'écriture et la lecture. Pour l'élève ce  serait qq chose comme un journal-intime-du-collège donc ... rien à voir avec apprendre !!!!

Ce ne sont que des idées, mais peut-être qu'un jour je les mettrai en oeuvre...

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Juliette en réaction à Céline

Je réfléchis sur cet outil qui vient à point nommé dans ma réflexion :

Je mettrai bien à la place de

"J’ai fait voir mon travail à mon professeur."

==> "j'ai montré mon travail à quelqu'un"

ça commencerait par poser la question des vérifications possibles d'un travail, mais du coup ça rendrait le "suivi" différent...

et puis pour ce que tu dis, Philippe, je te cite" Peut-être manque-t-il juste une ligne permettant à l'enfant/l'adolescent - bref le jeune - d'entreprendre par lui-même en faisant un choix, en faisant une activité à laquelle tu n'as pas pensé et qui peut l'aider à se développer, à se prendre en charge, à satisfaire une envie etc

je trouve que la case "ce que j'ai à faire" :convient bien pour ça : rien ne précise que ce qu'il a "à faire" ne vient pas de lui, au contraire moi j'entends bien le soi, le professeur et les autres comme origines de "ce que j'ai à faire"... je trouve cette expression bien trouvée.

Et puis "rangé au bon endroit", c'est pas idiot, même si ça me rappelle que je dois ranger la classe qui ne ressemble plus à un endroit où il y aurait "le bon endroit"...retour menu 2005-06


Hélène

J'ai opté cette année pour un "plan" vide que les élèves remplissent en début de semaine et au fur et à mesure.....mùais ça va encore trop vers le contrat....et ça me plait pas!! pour l'instant il sert de mémoire, il sert à voir l'avancé du travail, il sert de controle pour moi et l'élève, il sert à l'autonomie..... retour menu 2005-06

 

 

Ninon

Salut Gargamel,
peux-tu m'expliquer comment Philippe organise ses plans de travail ?
Dans tes pagettes, j'ai vu que les enfants rendaient leur plan chacun à leur rythme. Mais qu'y a t-il donc dans ces plans de travail ? J'aimerai bien en avoir un aperçu... Je compte sur toi pour lui transmettre ma demande. Merci beaucoup

 

Philippe R

Je n'organise pas mes plans de travail. Je ne fais que les photocopier, leur donner lorsqu'un enfant m'en rend un "rempli" et inscrire la date à laquelle il me l'a rendu.
 
C'est Claire, je crois, une débutante présente sur la liste (il me semble en avoir déjà parlé) qui m'a fait utiliser un plan de travail qui me donne entière satisfaction. Alors qu'au cours des années précédentes, je suis arrivé à utiliser plus de dix plans de travail différents, à les changer d'une semaine sur l'autre, cette année, grâce à Claire, je n'ai plus changé depuis fin septembre je crois. Une révolution pour moi !
 
Qu'y a-t-il dans ces plans ? Des lignes vierges et quelques colonnes d'organisation (bien pratique pour éviter le zapping).

retour menu 2005-06


Philippe R (réponse à Roland)

 

Les élèves ne s'inscrivent pas dans les ateliers. C'est juste lorsque le risque est grand qu'un coin soit très convoité qu'un tableau de réservation de plages horaires est mis en place (1/2 heure et 4 places pour la techno et l'arts plastiques par exemple ..... bientôt la musique !).

Le coin est physique. L'atelier est virtuel, et regroupe différentes activités d'un même domaine.

 

Ceci dit, depuis l'année dernière, j'ai des rendez-vous réguliers (1/2 heure en gros) avec les 4 groupes (2 par semaine), soit 8 rendez-vous pour moi ! + 2 autres pour moi l'après-midi avec 2 groupes en même temps. Je commence à m'absenter pour ces 2 derniers moments qui deviennent (du moins j'attends à ce que ça devienne) des moments en autonomie de présentations de créations math ou de résolutions de problèmes ou d'énigmes.

 

Je n'ai pas actuellement le sentiment que certains soient perdus mais je te rassure, je l'ai régulièrement et notamment au premier trimestre. Et ce n'est pas seulement un sentiment ;-)

J'apprends petit à petit à maîtriser le temps et la démarche pour cette fameuse phase de démarrage et, plus généralement, phase de transition d'un état à un autre. Je me suis surtout convaincu de ne plus leur imposer de changement ; mais, c'est plus facile à dire maintenant que le fonctionnent de la classe ne me déplait plus ! Vraiment pas simple notre métier (surtout dans le système actuel) ! retour menu 2005-06


 Céline, tjrs à propos du PT de Philippe R

" Demandes-tu que soit inscrit un travail particulier sur le plan, de façon
ponctuelle ?

PR - oui, ça arrive voire même de l'imposer. Mais, on s'interroge
actuellement avec les CREPSC sur la pertinence de cet acte. Il semble
préférable d'inciter, d'influer, de faire avec lui, plutôt que d'imposer
une activité dans laquelle il ne s'engagerait pas de lui-même. Lorsqu'il
inscrit une activité sur son PT, il le fait de lui-même, c'est comme s'il
poussait la porte d'un monde connu ou inconnu (écrit, mathématiques ....)
.
S'il ne pousse que des portes de mondes connus, à nous de l'aider à prendre
confiance en lui pour qu'il pousse une porte d'un monde inconnu. Il ne le
fera que s'il se sentira en sécurité. Tiens, ici aussi, on parle du
sentiment de sécurité ! "

  

Je suis bien d'accord. Je ne vois pas comment " faire travailler" un élève qui n'est pas engagé dans un travail qui le concerne, auquel il prend part volontairement, auquel il donne du sens.

Par exemple, si un travail de lecture est obligatoire, ce travail est en lien avec un "projet" porté par l'élève, par un petit groupe ou par la classe. L'élève sait où il en est, pourquoi ce travail est à faire, il est dedans et ça ne lui arrive pas balancé de l'extérieur - arbitrairement - par un adulte. Qu'est-ce qu'on est mieux dans une classe quand il n'y a pas cet arbitraire, "parce que c'est comme ça", aussi bien du côté de l'adulte, que (à mon avis) du côté des élèves. Les relations entre enfans et adultes, les relations à l'école et au travail sont détendus et ça c'est vraiment agréable ... retour menu 2005-06

 

 

Roland

Les élève s'inscrivent-ils toujours pour passer aux ateliers ? Y a-t-il toujours la limite du nombre ? Ou d'autres contraintes ?

 Si je pose cette question, c'est qu'à force d'enlever (trop vite ?) des règles (qui imposent ou le moment, ou l'atelier, ou le groupe), il me semble que j'ai créé le trouble (celui qui déroute les élèves).

Si je fais le point, depuis la rentrée de janvier, en me plaçant dans le contexte de la CLIS et de son public "à besoins particuliers", ,j'ai vu du positif et des points négatifs...

Pour moi, dans un premier temps, la pression s'est relâchée et le climat de travail a évolué, des élèves se sont engagés dans des tâches personnelles.

Mais le manque d'autonomie des lèves fait que je suis en permanence sollicité, pour un prob à l'ordi, gérer les conflits, etc.

Et j'ai du mal à suivre. Le temps de bilan ou de la réunion n'est pas de trop pour noter ce qui a été fait, qui a besoin d'aide, ....

La difficulté pour certains c'est qu'ils veulent tout tout de suite, zappent très vite, pour arriver à ne plus savoir quoi faire.

L'AVS m'a alerté sur le fait que les élèves étaient perdus (ou plutôt elle ?) avec ce dispositif.

 

J'ai décidé de remettre en place des temps repérés (comme dans le tableau ci-dessous), mais je rigidifie le système au point de ne plus être satisfait : la vie de classe perd de sa spontanéité, de son inventivité...

Les pagettes ne se font plus !

 


 

Avec Roland

En entraînement

avec Myriam

En autonomie ou à l'ordinateur

9h à 9h20

G1

G2

G3

9h20 à 9h40

G3

G1

G2

9h40 à 10h

G2

G3

G1

 

C'est toujours la crainte de perdre du temps (de leur faire perdre du temps, alors que la pression des parents est grande).

Je compte sur les réunions pour trouver des solutions et organiser le planning des ateliers et des rendez-vous...réponse de phuilippe - retour menu 2005-06


autre réponse de philippe R à Ninon

N  - A quel moment l'enfant rempli-t-il son plan ?
>
> PR - Au fur et à mesure qu'il entreprend des activités. En clair, à chaque  fois, qu'il commence une activité, il la note. Comme je rappelle ceux qui ne m'ont pas rendu de plan de travail depuis longtemps, ils pensent à inscrire leurs activités.

 

Suite à la réunion où sont discutés les projets ?
>
> PR - Ils apportent effectivement leur PT aux réunions. Et, si un ou plusieurs enfants proposent de faire une activité, ils la notent pendant la réunion, c'est-à-dire avant de l'avoir commencé (dans ce cas, le PT a aussi un rôle de pense-bête).

 

Demandes-tu que soit inscrit un travail particulier sur le plan, de façon ponctuelle ?
>
> PR - oui, ça arrive voire même de l'imposer. Mais, on s'interroge actuellement avec les CREPSC sur la pertinence de cet acte. Il semble préférable d'inciter, d'influer, de faire avec lui, plutôt que d'imposer une activité dans laquelle il ne s'engagerait pas de lui-même. Lorsqu'il inscrit une activité sur son PT, il le fait de lui-même, c'est comme s'il poussait la porte d'un monde connu ou inconnu (écrit, mathématiques ....).
> S'il ne pousse que des portes de mondes connus, à nous de l'aider à prendre confiance en lui pour qu'il pousse une porte d'un monde inconnu. Il ne le fera que s'il se sentira en sécurité. Tiens, ici aussi, on parle du sentiment de sécurité !
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