Les parents

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Les parents à l'école oui mais comment ?

Lorsqu'on choisit l'école du 3ème type, on change de paradigme : le travail du professionnel ne consiste pas simplement à ce que les enfants développent des compétences. On oeuvre pour créer un système vivant. Cela nécessite d'accepter les perturbations, la ré-organisation, de ne pas contrôler tout ce qui se passe et de participer activement au pilotage du système. Des activités du système vivant découlent des apprentissages acquis de manière informelle qui n'occasionnent ni échec, ni blocage.

Le métier devient différent, et beaucoup plus agréable ! C'est une révolution et ce n'est pas facile pour nous qui cheminons dans cette direction car nous nous heurtons aux représentations actuelles : on ne peut apprendre que par la contrainte, l'effort, la répétition, l'écoute, l'obéissance. Et de nombreux instits disent : les mômes nous poussent à ça.
Et oui, faire basculer les enfants, leur faire retrouver leur état naturel quand ils ont intégré ces mécanismes, c'est compliqué. La transformation progressive d'une école, c'est tout le travail des membres de la liste PRATIQUES : c'est la démarche du 3ème type.

La problématique principale de l'école du 3ème type est d'interroger et de faire évoluer le système pour qu'il soit de plus en plus vivant. Dans l'école du 3ème type, c'est la préoccupation majeure de la communauté éducative dans laquelle les parents ont toute leur place : ils peuvent participer et s'impliquer dans cette problématique.

L’école est l’espace « réservé » de l’enfant/ado, là où il peut librement déployer ses ailes, se soustraire au regard de ses parents. L'école doit devenir l'espace des enfants, un espace qu'ils s'approprient réellement afin d'être dans les meilleures conditions pour vouloir enclencher des activités et/ou projets. Il est cependant important que les parents connaissent l'école, son fonctionnement et puissent s'impliquer.

L'école devient une véritable entreprise éducative dans laquelle les parents sont des acteurs à part entière : apport de critiques constructives, expression de doutes, émission d'idées et formulation de propositions. Il est important de mettre en place des dispositifs permettant cette libération.

Ce que je propose

  1. La communauté éducative est conviée à une réunion trimestrielle dans laquelle chaque membre peut émettre des critiques constructives, exprimer des doutes, émettre des idées et formuler des propositions.
     
  2. Un groupe de travail se réunit tous les mois pour prendre des décisions d'orientation sur le fonctionnement du système. Il comprend des représentants de parents ayant le souci de satisfaire la majorité des parents. Ce groupe est également constitué de représentants des personnes travaillant dans la structure (adultes, ados et enfants) et des fondateurs de l'école. Afin que le groupe soit efficace, il doit être composé de 8 personnes maximum, c'est-à-dire de 1 ou 2 représentants de chaque composante de la communauté éducative. Ce groupe sera d'autant plus efficace s'il est également composé d'une personne totalement neutre (ni fondateur, ni parent, ni adulte travaillant dans la structure)
     
  3. Les parents du groupe de travail passent au minimum 1 demi-journée dans la structure par période.

 Faire du lien et non des devoirs

Une perversion de la relation au savoir

Comment imaginer qu'un enfant puisse prendre l'initiative, avoir envie de réinvestir de lui même et pour lui même ses compétences s'il est contraint à faire des devoirs sous la pression d'un enseignant (à distance) et sous celle de parents tantôt complices, tantôt prisonniers également de ces devoirs. Je suis d'accord avec le professeur Etta Kralovec, de l’université d’Arizona - je cite - "les devoirs constituent une véritable intrusion de l'État dans la vie privée des gens. De quel droit peut-on décider de la façon dont une famille va disposer de son temps ?" Fin de citation. Cette seule remarque pourrait engendrer un débat sur l'atteinte à la liberté que constituent les devoirs à la maison.

Ces devoirs ne peuvent générer que de "l'inhibition d'entreprise" et donner envie d'en faire le minimum pour se débarrasser et surtout pas pour soi même. J'irais jusqu'à dire que pour certains (les plus en difficulté bien sûr) les devoirs à la maison imposés finissent le travail de destruction de la confiance en soi. Voir la page consacrée aux devoirs

Faire du lien

L'important est de permettre aux parents de faire du lien avec leur enfant au sujet de l'école. Malheureusement, les parents n'ont souvent que les devoirs pour y parvenir, ce qui s'avère être la plupart du temps mission impossible !

Dans mon école, nous avions un journal quotidien. Certains parents s'en saisissaient pour créer puis entretenir un lien avec leur enfant au sujet de l'école. Cela est fondamental pour ... l'enfant ! L'important est que l'enfant sente que ses parents s'intéressent à sa vie à l'école. Attention à ce qu'il ne se sente pas jugé ... !

Lorsque les parents peinent à établir ce lien avec leur enfant au sujet de l'école, il peut être judicieux de proposer voire d'inciter à faire quelque chose de rapide pour tranquilliser les parents et pour que l'enfant fasse un lien à la maison avec l'école. La recopie d'un écrit réalisé et corrigé en classe peut être un choix judicieux puisque propice à des échanges entre l'enfant et le parent aussi bien sur le fond que sur la forme. Ces activités ne peuvent, comme on l'a vu plus haut et/ou sur la page des devoirs, avoir un caractère obligatoire.

 Annexes

L'ouverture de l'espace scolaire aux parents

Chronique audio de Bernard Collot

L'intégration des parents

Chronique audio de Bernard Collot